[Etude de cas] Mon cheval rétive que faire ?
Je suis tombé un peu par hasard sur un post sur un groupe Facebook d’une personne qui avait un cheval qui se comportait violemment par moment. Elle demandait conseil.
Ce cheval avait été confié à des professionnels qualifiés sans résultats rapides.
J’ai été interpellé car c’est le cas typique dont je parle dans mes vidéos. C’est complètement dans ma thématique.
Beaucoup lui ont conseillé la communication animale. Pourquoi pas ?
Après tout c’est une solution plus intelligente que de dire, il est rétif, c’est de la mauvaise volonté, il faut le contraindre, il a été débourré trop tard, etc.
L’idée est de rechercher les causes profondes et non celles qui sont apparentes.
Qu’est-ce que j’aurais fait avec un tel cheval ?
Phase 1 : l’observer
Découvrir à quel moment il pète les plombs afin d’avoir des indications sur les causes possibles.
Acceptez d’entendre ce que votre cheval a à vous dire.
Le seul moyen qu’a le cheval d’exprimer ses douleurs c’est de rétiver.
Phase 2 : rechercher les causes
C’est la phase la plus difficile.
Elle demande de faire des tests.
80% des soucis avec les chevaux viennent de problèmes physiques
C’est donc par là qu’il faut commencer.
Rechercher les douleurs ; épaules, dos, sanglage, selle, …
Ce n’est pas parce que le vétérinaire et l’ostéopathe n’ont pas trouvé de douleurs qu’il n’y en a pas.
Je n’ai jamais entendu un vétérinaire ou un ostéopathe dire que le cheval a les muscles du dos en bouillie. Pourtant c’est le cas de la plupart des chevaux montés.
Il ne faut pas dire « il n’a pas de douleurs » mais « nous n’en avons pas trouvé« .
Si c’est le cas, continuez à chercher.
Les chevaux ne parlent pas. Déjà que bien souvent les humains ne savent pas situer leurs propres douleurs !
Sur ce cheval, je penserais à un blocage des premières vertèbres thoraciques qui provoque de grandes douleurs qui, soit immobilisent le cheval, soit le font fuir.
C’est assez fréquent sur les chevaux d’origine espagnole car ils ont un dos court et la selle appuie trop sur le haut des épaules.
Cependant, celui-ci est à peine débourré donc il est peu probable que la selle en soit la cause.
En supplément, peut-être des problèmes de dos car il rechigne à donner ses membres.
Phase 3 : après avoir réglé les douleurs, s’occuper de son mental.
Là encore, il s’agit de passer du temps avec lui.
Lorsqu’un cheval panique, c’est qu’il a peur de perdre sa liberté.
Il doit tout le temps avoir l’impression qu’on ne lui impose pas de contrainte.
L’erreur qu’ont fait les professionnels, c’est de vouloir s’imposer trop rapidement pour le cheval.
De ce fait le cheval s’est blessé.
Si le cheval veut s’échapper, laissez le partir.
Il faut le laisser s’échapper s’il le désire. Pour cela, il faut travailler dans un endroit vaste mais fermé.
Je travaille dans un pré de 7 hectares.
Lorsqu’il s’échappe, le rattraper tranquillement. Le caresser. Attendre au moins 20 secondes puis le reconduire au travail. Répéter la manœuvre jusqu’à ce qu’il ne veuille plus s’échapper.
Mes chevaux connaissent parfaitement ma technique et renoncent très vite à partir. Même si des fois je préférerais qu’ils le fassent afin que les choses soient plus claires.
Progressivement, il le fera de moins en moins violemment. Récupérez le calmement, caressez le et recommencez.
Plus les chevaux sont difficiles et moins il faut les contraindre.
C’est comme cela que se crée la confiance. Et le mental c’est la confiance.
Bien sûr si le cheval est agressif c’est autre chose, mais là ça ne semble pas être le cas.
