Comment gérer les pieds de son cheval
Aujourd’hui nous allons parler des pieds du cheval.
Avant qu’on voit ça, je vous invite à rejoindre ma liste email, si ce n’est pas déjà fait et vous participerez ainsi à tous mes défis que je fais chaque semaine, et que j’explique en détail tout au long de la semaine par e-mail.
Je vais revenir encore sur la métaphore que j’ai faite sur Facebook. La semaine dernière je vous ai parlé de la nuque, cette semaine je vais vous parler des pieds.
Pourquoi les pieds ? Tout simplement parce que dans la métaphore j’ai dit :
« imaginez une voiture de course qui aurait les pneus déformés ». Eh bien, c’est ce qu’on voit très souvent avec les chevaux !
C’est-à-dire que les chevaux ont souvent des pieds déformés.
Alors ce n’est pas forcément la faute des cavaliers puisque les pieds étaient déformés avant.
Face à ça, les maréchaux ont deux solutions :
- soit ils remettent le pied d’aplomb,
- soit ils compensent avec une ferrure orthopédique.
Il y a les deux façons de procéder, parfois par les mêmes maréchaux.
Mais les deux cas posent un gros problème. Puisqu’en fait, en remettant le cheval d’aplomb, on déséquilibre tout son squelette et on a des problèmes, comme j’expliquais dans une vidéo où ma jument avait l’épaule qui se bloquait tout le temps parce que mon maréchal remettait systématiquement le pied d’aplomb.
Et puis les ferrures orthopédiques elles, ont l’inconvénient d’aggraver la situation au niveau physique. C’est-à-dire que jamais le cheval ne va refaire un pied correct puisqu’il va « s’appuyer » sur la ferrure orthopédique. Donc vous voyez que c’est un vrai problème.
Quels sont les points à voir pour savoir si les pieds de votre cheval sont corrects ?
- La première chose, c’est qu’un bon pied est totalement rond. Vous prenez un compas et vous faites un rond.
Donc, si votre pied antérieur n’est pas rond, eh bien vous avez une première pathologie.
- Le deuxième point, c’est la fourchette.
Si vous avez une fourchette qui est atrophiée, voire qui est creusée au milieu de la lacune, c’est très grave. Ça s’appelle la pourriture profonde de fourchette et ça peut entraîner des conséquences importantes sur la santé du cheval.
Une fourchette qui est atrophiée, c’est la même chose. Ça entraîne des conséquences graves parce que la fourchette est une pompe qui aide la circulation du sang. Un cheval qui ne s’appuie pas sur sa fourchette a du mal à faire circuler son sang.
Vous voyez que l’incidence de la qualité de la fourchette est très importante.
- Le troisième point c’est qu’on parle souvent du pied nu et on dit « oui mais le cheval ne peut pas être pieds nus. Nous on ne marche pas pieds nus. On a bien des chaussures ».
Mais ça n’a rien à voir ! Parce que nous on n’a pas de chaussures naturelles. Le cheval lui, a son sabot comme chaussure.
Quand vous mettez un fer à un cheval, vous mettez une chaussure par-dessus la chaussure.
Le sabot est emboîté sur son squelette et sert de chaussure. C’est fait pour ça un sabot !
En plus, il pousse régulièrement et s’adapte à la structure du pied.
Donc pourquoi mettre une deuxième chaussure par-dessus la première ?
Tout simplement parce que la première n’est pas efficace. Elle ne joue pas son rôle !
Donc là déjà on peut s’interroger ; Pourquoi la première chaussure ne joue pas son rôle ?
Eh bien tout simplement, parce que souvent les parages sont invasifs, que ce soit par des pareurs un peu borderline ou alors par des maréchaux qui font des parages pour pouvoir ferrer.
C’est toujours des parages invasifs, c’est-à-dire qu’on attaque la sole, la fourchette. On attaque à peu près tout ce qui existe sur le pied, sauf peut-être les talons. Et justement on se retrouve avec des chevaux qui sont complètement déséquilibrés.
Alors, je n’ai pas dit qu’il faut mettre forcément vos chevaux pieds nus. Chaque cas est particulier.
Mais il faut bien comprendre que quand vous devez mettre un fer ou une boots sur un pied, c’est que la chaussure d’origine ne joue pas son rôle.
- Le dernier point que je voudrais aborder, c’est l’équilibre de la chaussure. C’est-à-dire que le sabot est une chaussure pour le cheval, mais il ne faut pas qu’elle soit de travers.
Cette chaussure-là doit être adaptée au squelette du cheval.
Quand j’ai récupéré ma jument de trait, elle avait 16 ou 17 ans et elle était complètement cagneuse et je croyais bien que je ne la récupérerai jamais.
En fait, avec un parage d’accompagnement et pas un parage invasif, progressivement son pied est redevenu droit et maintenant elle est droite sur ses quatre pieds.
Ça a pris plusieurs années, parce que 17 ans de mauvais traitements ce n’était pas facile à rattraper. Elle avait rarement était parée d’ailleurs.
Il a fallu déjà que je lui apprenne à donner ses pieds, ce qui sur une jument de 950 kg, n’est pas vraiment évident.
Aujourd’hui, je la pare régulièrement et du coup je suis l’évolution du pied.
Quand vous parez un cheval, prenez des photos avant, parce que je ne l’ai pas fait. Puis prenez des photos régulièrement du pied pour suivre son évolution.
Vous verrez que la transformation est spectaculaire.
Parce que le pied évolue et si vous faites un parage d’accompagnement, vous allez voir le pied avec une forme un peu bizarre, qui va s’arrondir. Vous allez voir les fourchettes qui vont devenir triangulaires.
Une fourchette c’est triangulaire, ce n’est pas autrement.
Et surtout le membre va redevenir d’aplomb. Et tout ça par un accompagnement. Pas par quelque chose de brutal comme des parages trop forts ou des ferrures orthopédiques.
Ça demande un petit peu de temps, quelques mois, dans le pire des cas des années, mais on a la satisfaction de voir le pied qui reprend une forme normale, comme elle doit être.
On a du mal à savoir ce que c’est qu’un pied normal parce qu’on en voit pas beaucoup.
Je vous mets une photo de ce que ça peut être dans l’absolu parce que vous montrer un pied normal en vrai, c’est difficile, parce que la plupart des pieds sont déformés pour des raisons diverses et variées.
Alors le point dont je veux vous parler maintenant, c’est la hauteur des talons parce que c’est pour que le pied fonctionne bien, il faut que la chaussure ne soit pas de travers sur le pied. Et ça, ça se règle essentiellement à la hauteur des talons.
La plupart des maréchaux le font à l’œil nu. Tant mieux pour eux. On peut y arriver à l’œil nu, bien sûr, mais ce n’est pas très précis.
Pour l’instant je le fais avec un réglet à 3 euros et je mesure la profondeur des lacunes dans le pied.
Il faut que les deux talons de mes deux antérieurs soient à la même profondeur de lacunes.
A ce moment-là, je sais que mes chevaux sont bien équilibrés sur leurs pieds.
Et là, je peux avoir un parage légèrement invasif pour remettre les talons à la bonne hauteur parce que sinon le sabot est de travers par rapport au squelette.
C’est comme ça qu’on arrive à redresser les chevaux.
Bientôt, je vais avoir un nouvel appareil plus précis que le réglet parce que c’est assez difficile de prendre les mesures avec.
Ainsi, je pourrai avoir une précision au millimètre près et c’est vraiment très important que votre cheval soit équilibré au millimètre près.
Puisque, que vous fassiez du travail sur le plat ou du saut d’obstacles, imaginez la chaussure de travers.
Alors bien sûr, vous pouvez compenser avec un fer orthopédique mais c’est pas naturel. Le but est quand même que le cheval fonctionne bien sans rien.
Actuellement, on voit plusieurs cavaliers de haut niveau en saut d’obstacles notamment qui défèrent leurs chevaux avec succès.
Ça leur permet de régler les problèmes :
- de pourriture profonde de fourchette
- de hauteur des talons même s’ils pouvaient le faire avec les fers
- d’avoir des pieds qui s’améliorent
- et pouvoir entretenir les pieds quasiment tous les jours. C’est ce que je fais. Un entretien journalier et pas toutes les six semaines quand le maréchal passe.
Vous voyez tous les atouts qu’on peut avoir à suivre les pieds de ses chevaux soi-même.
Donc, je vous encourage à étudier ça sérieusement. Je ne peux pas aller plus loin dans cette vidéo. Ça demande tout une étude mais ce n’est pas si compliqué que ça. Des centaines de personnes l’ont déjà fait avec succès. Donc, je vous encourage à vous y intéresser si vous ne l’avez pas déjà fait.
Article en lien avec celui-ci :
