Est-ce que je fais de l’anthropomorphisme ?
La principale différence entre les chevaux et les humains
L’anthropomorphisme est le fait de considérer que les animaux réagissent et pensent comme les humains. Donc on a tendance à transposer la façon dont on réfléchit sur les animaux et notamment sur les chevaux.
Je dirais que je fais de l’anthropomorphisme inversé ; c’est-à-dire que j’ai tendance à résonner « cheval » et j’ai parfois du mal à comprendre pourquoi les humains ne fonctionnent pas comme les chevaux.
Mais cette question est intéressante parce qu’elle me fait penser à une différence fondamentale qu’il y a entre les humains et les chevaux.
Si on prend tout d’abord les humains : vous savez que ce qui me motive dans l’équitation, c’est de travailler sur le physique du cheval et sur le mental.
Chez les humains, le mental va déterminer le physique.
J’ai fait une vidéo un peu choquante pour les membres du Générateur de Connexion, pour montrer une personne qui devait être tétraplégique qui s’en est sortie et qui est aujourd’hui coach sportif.
J’avais envoyé cette vidéo à mes abonnés, près de 5000 personnes, et il n’y a que 150 ou 200 personnes qui l’on regardée.
Je suis bien déçu parce qu’elle explique comment, avec le mental, on peut résoudre des problèmes physiques.
Donc ça, c’est pour les humains.
Pour les chevaux, c’est exactement l’inverse.
Alors vous me direz, il y a des chevaux qui ont un bon mental, et c’est vrai !
Mais ceux-là s’appellent des cracks, parce qu’un cheval qui a un mental à toute épreuve, c’est un crack !
Ce qui veut dire qu’il arrive à passer par-dessus ses problèmes physiques et qu’il a une grande motivation.
Ça, c’est 20 % des chevaux.
Mais 80 % des chevaux ne fonctionnent pas comme cela.
Le mental des chevaux dépend essentiellement de leur état physique.
C’est ce qu’il faut bien comprendre. Cela veut donc dire que si vous avez un physique correct, votre cheval aura un bon mental.
Par contre, si vous votre cheval présente des anomalies physiques, il n’aura pas un bon mental.
Huit fois sur dix, c’est valable. Et même peut-être plus que cela. Mais, je vous le dis, il y a toujours le phénomène des cracks que l’on rencontre très peu de fois dans sa vie.
J’ai eu une jument comme cela, qui avait un mental d’acier et qui aurait pu faire n’importe quoi, même toute cassée physiquement. C c’est quand même assez rare et cela ne m’est arrivé qu’une seule fois dans ma vie.
C’est cette jument qui m’a offert mes meilleurs résultats en compétition mais ce n’est pas elle qui m’a vraiment fait progresser.
Donc ce que je veux vous dire aujourd’hui dans cette vidéo, c’est que :
Les humains pourraient améliorer leur physique en travaillant leur mental et les chevaux pourraient améliorer leur mental en travaillant leur physique.
C’est vraiment une toute autre conception !
Au mois d’août, on m’a présenté un cheval qui avait soi-disant des problèmes mentaux. En réalité, il ne mettait pas un pied devant l’autre, on voyait donc bien qu’il avait des graves problèmes physiques et la personne m’a dit, « Non, il n’a aucun problème physique, tout est dans le mental« .
Mais ce n’est pas possible ! Le cheval ne mettait pas un pied droit devant l’autre, le pauvre.
Ce cheval-là avait besoin que l’on règle ses problèmes physiques avant que l’on s’attaque à ses problèmes de mental.
Il ne pouvait pas avoir un bon mental à partir du moment où il avait un mauvais physique.
C’est une vidéo très courte aujourd’hui que je voulais vous faire, mais sur une réflexion qui est assez importante pour bien comprendre comment fonctionnent les chevaux généralement, et comment fonctionnent les humains.
L’un des articles de ma Boutique en Ligne Optim-dressage :
Je pense que chez les deux espèces, mental et physique se conditionnent mutuellement. On n’est pas si différents finalement. Je m’explique :
Quand j’ai un problème physique (maladie ou douleur), je suis personnellement plutôt mal aimable voire agressive mais quand je suis en bonne physique le sourire vient presque naturellement. Donc le physique conditionne aussi le mental chez l’homme. Même si je suis d’accord que l’inverse est vrai : un mental d’acier permet des prouesses physique.
Chez les chevaux c’est pour moi exactement la même chose. Même un cheval en bonne forme physique si on crée un agacement (routine désagréable, manque d’extérieur…) il ne nous donnera rien ou alors ça ne durera pas, et je dirais même qu’on va voir le physique se dégrader. Alors qu’un cheval heureux est tellement plus facile à travailler que le physique va forcément suivre !
Bref je pense que chez l’Homme comme chez le Cheval, il faut absolument entretenir les deux paramètres.
Vous avez raison. Je voulais juste dire que la proportion Physique/Mental est inversée entre les humains et les chevaux mais effectivement les deux paramètres jouent et ont un impact.
pour moi c’est une évidence, un cheval qui souffre ne peut avoir un bon mental; par contre j’ai rencontré beaucoup de chevaux qui faisaient « avec » pour donner tout ce qu »ils pouvaient grâce au lien fort qu’ils avaient avec leur cavalier (moi entre autre); j’ai toujours été très attentive au cheval et me suis souvent entendu dire, « elle ne veut pas donner une trempe à ses chevaux, elle a peur!!! » non c’est tout simplement que si un de mes chevaux n’exécutait pas l’exercice ce jour là , c’est qu’au mieux ma demande était fausse et mais souvent que le cheval souffrait; dans ce cas, inutile de se fâcher mieux vaut remettre à plus tard; du coup, mes loulous me donnaient tout ce qu’ils pouvaient quand ils allaient bien
Entièrement d’accord avec vous. J’ai été un grand utilisateur de la cravache dans le passé sans aucun résultat. Mais ça, je l’analyse à posteriori.
Je trouve votre article et votre conception très intéressants. Merci pour cette réflexion que je n’avais pas formalisée jusqu’à maintenant mais pour laquelle je suis d’accord.