Nous allons parler ici de la visualisation en équitation.
Dès que vous vous intéressez au mental du cavalier vous tombez sur la nécessité de visualiser.
Vous avez dû entendre ça ; tous les coachs mentaux, Pierre Durand champion olympique à Séoul, Michel Robert dans son livre et bien d’autres encore le disent.
Visualiser, c’est se représenter mentalement le déroulement idéal de ce que vous voulez faire, par exemple un parcours de CSO.
Une fois que vous aurez réussi ça, vous serez plus à l’aise dans la réalisation de l’exercice et augmenterez très fortement vos chances de succès.
Comme lorsque vous récitiez un poème à l’école que vous aviez appris par cœur.
C’est à l’évidence un outil d’une extrême puissance pour réaliser tous nos objectifs en équitation comme dans la vie en général.
En hypnose, on dit : Visualisez et vous obtiendrez.
Vous imaginez tout ce que vous pourriez faire si vous maîtrisiez cette technique ?
Vous auriez tout simplement un pouvoir illimité.
Seulement voilà, admettez le, c’est tellement compliqué à faire qu’en réalité vous culpabilisez de ne pas y arriver et vous abandonnez.
Moi même qui ai pourtant un profil visuel, j’avoue que j’avais laissé tomber face à la difficulté.
Lorsque j’essayais de visualiser un parcours de CSO idéal, des pensées négatives m’envahissaient.
Je voyais un refus dès le numéro un, un virage raté, un obstacle trop difficile, de mauvais abords. Bref, impossible de me débarrasser de toutes ces expériences négatives qui polluaient ma visualisation et qui restaient toujours dans un coin de ma tête même quand je réussissais à voir un bon parcours.
De ce fait, j’ai raté plus de parcours que j’en ai réussi.
J’imagine bien ce que ça doit être pour les cavaliers qui ont un profil auditif ou kinesthésique.
Si vous ne voyez pas de quoi je parle, regardez cette vidéo :
J’ai compris récemment qu’en vérité je n’avais tout simplement pas eu toutes les clés pour y parvenir.
D’où vient le problème ?
Pourquoi avons-nous des blocages et des résistances en équitation ?
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que notre cerveau est programmé pour s’occuper des problèmes que nous pouvons rencontrer, c’est une question de survie.
Si notre vigilance est défaillante, c’est la mort assurée.
Aussi, nous n’avons aucun mal a visualiser tous les risques que nous courons, toutes les choses négatives qui peuvent nous arriver et qui finalement arrivent rarement en fait et fort heureusement.
D’autre part, toutes nos expériences négatives sont gravées à jamais dans notre mémoire et prêtes à ressurgir à la moindre suggestion.
Tout notre vécu négatif est prêt à remonter à la surface alors que le positif, lui, est très vite oublié.
Alors que faire ?
Bien sûr, vous pouvez imaginer que vous avez déjà gagné les jeux olympiques mais honnêtement ce n’est pas très efficace car peu crédible. Vous n’arriverez pas à tromper votre cerveau.
En programmation neuro linguistique (PNL) ou en hypnose, il existe de nombreuses façons de traiter ce problème.
Je ne peux pas toutes les expliquer dans cet article mais je vais vous donner une méthode simple et efficace pour les effacer :
Phase 1 : définissez quels sont vos blocages
Quelles sont vos croyances ?
La première chose qu’il faut comprendre c’est que nos blocages ne sont en fait que des croyances.
La PNL nous dit que la carte n’est pas le territoire. Ce n’est que sa représentation.
Ce qui veut dire en clair que tout ce que nous pensons ou voyons n’est pas la réalité mais seulement notre interprétation de la réalité.
« Rien n’est bon ni mauvais, mais y penser le rend ainsi. » Shakespeare
Ceci est à la fois très important et très difficile à assimiler car cela demande de lâcher prise. La chose la plus difficile à faire en fait.
Votre perception de la réalité construit votre réalité.
Les croyances peuvent d’ailleurs être dangereuses.
En développement personnel on rapporte l’histoire d’un employé des chemins de fers mort de froid enfermé dans un wagon frigorifique. Le problème, c’est que le frigo était en panne et que c’est sa perception de la réalité qui l’avait tué.
A l’opposé, Cliff Young lui, ne savait pas qu’il fallait dormir pendant un marathon de 850 kms. Il a donc pulvérisé le record de la course.
Ce sont nos croyances qui font ou défont notre réussite.
Comment se forgent vos croyances ?
- Soit par un événement émotionnellement intense
- Soit par la répétition de petits événements sur la durée
En fait, les deux aboutissent sensiblement au même résultat ; des pensées négatives ou limitantes dont on ne peut pas se défaire.
Phase 2 : Qu’elles sont les pensées qui vous animent en équitation ?
Notez toutes les choses qui vous viennent à l’esprit dans les 10 secondes, ne vous censurez pas. Il sera toujours temps de les analyser ensuite.
Phase 3 : Complétez les phrases suivantes (vous pouvez remplacer le mot équitation par compétition ou tout autre chose) :
Je ne peux pas réussir en équitation car ….
Si je réussis, j’aurai les conséquences négatives suivantes : …
La pire des choses en équitation c’est …
Mes plus grandes inquiétudes en équitation sont …
Observez vos réponses sans vous juger vous permettra de savoir où vous en êtes.
Vous prendrez peut-être conscience que certaines de vos réponses freinent vos progrès équestres.
On appelle ça des croyances limitantes.
Phase 4 : Ce qu’il faut faire c’est de les transformer en imprégnant notre inconscient de croyances inverses
Voici 4 types de croyances limitantes en équitation.
1. La famille. Exemple : je ne viens pas d’une famille de cavaliers ou au contraire, mon frère est bien meilleur que moi, mon père est très exigeant, etc.
J’ai longtemps pensé que si j’avais été issu d’une famille de cavaliers de haut niveau j’aurai eu plus de facilités. Pourtant au moins la moitié des grands cavaliers ne viennent pas d’une famille de cavaliers. Donc ce n’était qu’une excuse pour justifier mon évolution insuffisante.
Attention aux excuses. Ceux qui réussissent ont un plan, ceux qui échouent ont des excuses.
2. L’attitude des bons cavaliers. Les grands cavaliers sont comme ci ou comme ça et je ne veux pas leur ressembler. Ou au contraire je veux ressembler à untel ou untel mais son niveau est tellement loin du mien que c’est tout simplement impossible à court terme.
3. Je n’arrive pas à me faire comprendre et obéir de mes chevaux. En fait ce n’est pas inné, il y a des méthodes à connaître pour ça. Avant l’équitation éthologique, elles n’étaient pas du tout enseignées. Aujourd’hui, c’est un peu plus facile.
4. L’équitation et votre estime personnelle. Si vous avez une faible estime de vous même, votre cheval va le ressentir et ne vous fera pas confiance. C’est ici qu’apparaît le syndrome de l’imposteur ; qui suis-je pour espérer gagner cette épreuve ? Si vous avez échoué dans le passé, vous allez penser que ça va se reproduire.
Le travail de l’esprit subconscient est d’assurer notre sécurité. Nos croyances sont donc un moyen de nous protéger.
En réussissant à désactiver ces croyances, vous pouvez ouvrir la voie à de nouvelles plus favorables.
Pour cela, il ne faut pas chercher à s’en débarrasser mais simplement rajouter des croyances positives qui viendront progressivement étouffer les croyances négatives.
Vouloir s’en débarrasser est peine perdue. Vous n’y arriverez certainement pas.
Écrivez les 3 plus grosses croyances qui vous limitent.
Maintenant, voila mon conseil :
Pour chacune des 3 croyances, écrivez une phrase au présent en faveur de la croyance opposée.
Exemple :
croyance limitante :
« je ne mérite pas de gagner cette épreuve car les autres cavaliers sont bien meilleurs que moi. »
Phrase en faveur de la croyance inverse :
« Je suis le meilleur cavalier du concours et personne ne pourra me battre aujourd’hui. »
Relisez régulièrement les phrases de croyances positives et dynamisantes afin d’en imprégner votre subconscient.
N’hésitez pas à modifier, affiner leurs rédaction Trouvez les mots les plus soutenants, les plus motivants pour vous.
Le fait d’avoir sous vos yeux ces nouvelles vérités indique à votre subconscient la démarche de changement dans laquelle vous êtes maintenant.
Les émotions négatives du passé peuvent souvent entraver nos efforts aussi est il nécessaire de s’en libérer.
Sans une prise de conscience des mécanismes émotionnels qui gouvernent notre rapport à la réussite, notre pilote automatique continue de réagir de façon archaïque à des situations de notre passé alors qu’elles ne sont plus d’actualité !
Nous laissons la peur, le manque, la frustration, la colère, la jalousie prendre le dessus et nous nous coupons alors d’énergies plus positives pour entrevoir de nouvelles solutions, trouver des opportunités et créer des façons de réussir.
Il est important de prendre soin des émotions qui sont les nôtres.
La première chose à faire est d’accepter les émotions négatives et ne pas chercher à s’en débarrasser car c’est le meilleur moyen pour qu’elles reviennent continuellement.
C’est le principe de la méthode EFT dont j’ai déjà parlé ; « même si j’ai peur de galoper, je m’accepte profondément et complètement ». La vidéo est ici :
Ou bien de la méthode TIPI ou je laisse monter les émotions au maximum possible jusqu’à ce qu’elles retombent d’elles même au lieu de lutter contre. Voir la vidéo.
Le plus efficace n’est pas de remplacer les émotions négatives par des émotions positives mais de rajouter dans notre subconscient un maximum d’émotions positives afin qu’il n’y ait plus de place pour les émotions négatives.
Vous comprenez le concept ?
Si vous avez fait les exercices que je vous explique vous aurez planté de nouvelles graines dans votre esprit qui ne demanderont qu’à pousser si vous les arrosez régulièrement. Un jour, vous pourrez en récolter les fruits.
De nouvelles connexions neuronales et inconscientes se « câblent » durablement dans votre cerveau.
Bien sûr, vous avez compris que ce que je vous ai expliqué dans cet article pour l’équitation s’applique dans tous les domaines de votre vie.
L’équitation est une école de la vie si l’on veut bien en être les étudiants et non les « leaders » qui savent déjà tout.
Notre cheval ne veut pas d’un leader mais d’une personne qui va l’inonder de pensées positives qui vont lui donner confiance et le faire grandir.
Vous devez devenir le coach en développement personnel de vos chevaux. Tout un programme.
Restez le plus possible bienveillant avec vous-même.
Vous êtes une personne merveilleuse et extraordinaire.
A vos succès !
Autres articles en lien avec celui-ci :
les-methodes-de-developpement-personnel-appliquees-a-lequitation/
comment-je-suis-passe-a-une-equitation-sans-coercition
savez-vous-utiliser-linimaginable-puissance-de-votre-cerveau-pour-lequitation/
Pour aller plus loin :
Comment retrouver la joie de vivre – Acceptez d’expérimenter ces 7 Techniques Simples pour retrouver la Joie de Vivre en quelques minutes par jour
Bonjour Laurent, j’ai longtemps hésité à vous envoyer ce message car je ne trouve pas de solution et je crois qu’il dérange quelque part. Mais vous me répondrez peut-être.
Je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il faut positiver. Je suis dans une impasse et votre vision des choses et votre logique m’aideront certainement. J’adore les animaux et les chevaux, mais comment peut-on devenir un bon cavalier et construire son assiette en montant un quart d’heure pour ne pas leur faire mal au dos, faut-il ruiner les chevaux de club pour enfin avoir son propre cheval et le protéger. Je n’y suis jamais arrivé car au bout de trois ou quatre cours, je ressens trop de souffrance de ces chevaux. D’autre part si notre assiette est mauvaise, vous connaissez mieux que personne les conséquences . Que faire ? Si vous avez une réponse à ce message je vous en remercie car actuellement je ne monte plus mon cheval et j’en suis bien perturbé.
Comprenez moi bien, il ne s’agit absolument pas de monter un quart d’heure. Vous pouvez monter toute une journée si vous voulez. Vous devez simplement faire des coupures de 5mn à pied toutes les 10 mn afin que le sang recircule dans les muscles. Les coupures sont profitables aussi pour le cavalier.
Pour avoir une bonne assiette, il faut monter beaucoup et faire du trot assis sans étriers de préférence. Mais ce n’est pas en faisant un quart d’heure de trot assis que vous allez avoir une bonne assiette. Deux tours de manège au trot assis, c’est déjà beaucoup. Il vaut mieux faire peu mais souvent et surtout se remettre au trot enlevé chaque fois que vous perdez le liant avec votre cheval.
Un autre exercice consiste à se mettre debout sur les étriers mais c’est également très difficile.