Les 7 clés de l’équitation de François Baucher
François Baucher était un grand maître de l’équitation de tradition française, un des deux plus grands, selon moi, avec La Guérinière,
Il a vécu au 19e siècle.
Pour vivre, il se présentait au cirque.
Il dressait ses chevaux pour le cirque, des chevaux qui avaient peu d’aptitudes parce qu’il avait peu de moyens financiers pour les acheter.
Il mettait pourtant ses chevaux dans des allures extraordinaires comme le galop en arrière, le galop sur trois jambes, les changements de pied au temps, qui étaient inconnus à l’époque et puis le trot espagnol, le trot à extension soutenue, des exercices comme ça.
La première clé de l’équitation de François Baucher, c’est d’avoir inventé l’ostéopathie équine même avant l’ostéopathie humaine.
L’ostéopathie humaine a été inventée aux Etats-Unis en 1874 par le médecin américain Andrew Taylor Still, un an après la mort de Baucher.
Baucher a eu cette idée de génie d’assouplir l’encolure du cheval.
Il s’est rendu compte qu’il arrivait à faire disparaitre certains blocages de ses chevaux et c’était une donnée très importante de son équitation qu’il a enseignée pendant très longtemps. A la fin de sa vie, il l’a moins fait.
Dans les flexions de Baucher, il y a eu plusieurs étapes:
- La première étape, c’était les flexions d’encolure.
- La deuxième étape, c’était les flexions de mâchoire,
- et puis il a fini par comprendre que c’était surtout les flexions de nuque qui étaient importantes.
La deuxième clé de l’équitation de François Baucher, c’est la méthode des petits pas, appelée aujourd’hui méthode Kaizen.
François Baucher disait « il faut décomposer la force et le mouvement« , ou encore « la position précède l’action« .
Ça veut dire quoi ? Qu’il faut décomposer les exercices pour les faire comprendre aux chevaux.
Ça, Baucher l’avait compris très vite. Que plus on décomposait finement les demandes et plus vite les chevaux comprenaient, progressaient et apprenaient.
Et c’est comme ça qu’il dressait très vite ses chevaux. En décomposant à l’extrême les apprentissages.
- Il travaillait à pied, à l’arrêt.
- Quand il avait ce qu’il voulait à l’arrêt, il travaillait en avançant au pas
- et idem monté ; il travaillait à l’arrêt, puis au pas en gardant la même attitude, et ensuite au trot et au galop.
Donc ça, c’était une clé très importante de son équitation, la progressivité, les petits pas qui sont si difficiles pour nous à intégrer dans notre méthodologie, parce que ça n’est pas naturel pour les humains d’avoir une démarche de petit pas.
La plupart de nos problèmes viennent du fait qu’on fait des trop grands pas, qu’on demande toujours trop. On est trop gourmands.
De même, et pour rester à cette clé, j’ai rajouté celle-ci :
J’adore cette image. Je pense qu’elle est de Philippe Karl mais je n’en ai pas la certitude.
Baucher apprenait à ses chevaux à bouger individuellement chacun de leurs membres à la demande et c’est comme ça qu’à toutes les allures, il obtenait des exercices exceptionnels.
La troisième clé de l’équitation de Baucher, c’est l’effet d’ensemble.
L’effet d’ensemble, c’est mettre à la fois les mains et les jambes pour contrôler le cheval, pour le maintenir ou le mettre dans une bonne attitude, pour reprendre ou conserver le contrôle.
Ça se demande souvent avant un exercice ; on met le cheval dans les mains et dans les jambes.
Ça a été complètement dénaturé par l’équitation actuelle, où on tire et on pousse en même temps alors que ce n’était pas du tout ça chez Baucher. C’était uniquement une méthode de contrôle du cheval. Et donc évidemment, on relâchait quand on avait obtenu ce que l’on voulait.
J’ai fait une vidéo sur l’effet d’ensemble que vous pouvez retrouver sur ma chaîne YouTube.
Avec l’effet d’ensemble, il faut rajouter l’arrêt sur l’éperon qui était aussi une technique de Baucher mais que j’ai mis avec l’effet d’ensemble pour pouvoir rester à sept clés. Il y a beaucoup plus de clés que ça en fait.
La quatrième clé, c’est le ramener outré.
Le ramener outré a aussi été complètement dénaturé avec le Rollkur. Mais vous voyez que Baucher a inventé beaucoup de choses.
Le ramener outré est très important dans la méthode de Baucher parce que c’est lui qui permet d’avoir un dos qui ne se creuse pas, qui se remonte et s’arrondit.
Il y a des gens qui vont bondir à ce que je dis, mais ce n’est pas grave, parce que le ramener outré bien pratiqué, avec des transitions d’allures, obtenu sans contrainte, permet de faire remonter le dos. C’est ce qui va éviter le creusement du dos que l’on voit chez beaucoup de chevaux Bauchérisés.
La cinquième clé, c’est l’équilibre horizontal.
Baucher avait des chevaux près du sang qui n’avaient pas une grande force dans le dos, contrairement aux chevaux ibériques de la Guérinière qui avaient un dos plus fort.
Il avait compris que c’était leur demander un gros effort de s’asseoir et donc il ne leur demandait pas. Il leur demandait de garder leur dos à l’horizontale.
C’était une clé importante de son équitation, un dos qui reste plutôt horizontal plutôt qu’une croupe inclinée vers le bas.
La sixième clé, c’est la main fixe.
La main fixe a été reprise et déformée, comme toutes les autres techniques de Baucher, parce qu’elle n’est pas fixe par rapport à la bouche du cheval. Elle est fixe par rapport à elle-même.
C’est-à-dire que la main fixe, c’est une barrière. Le cheval ne doit pas la franchir.
Pour ça, il faut avoir une main qui ne suit pas la bouche. Parce que si elle suit la bouche, on ne peut pas s’en servir comme une barrière.
Or, une main fixe fait barrière et empêche le cheval de s’ouvrir et d’avancer sa nuque.
Baucher disait « le cheval doit être en avant des jambes et en arrière de la main« .
En ayant une main fixe et ferme, le cheval ne vient pas prendre appui dessus. Ça donne des chevaux légers et le cheval reste en arrière de la main et en avant des jambes. Du coup, il reste complètement sous contrôle.
On peut critiquer, mais c’était la technique de Baucher et ce n’était pas du tout une main qui suivait le cheval.
Il avait ce qu’il appelait les résistances de force et les résistances de poids. L’action des mains était différente selon ces deux résistances mais elles étaient basées sur le principe de la main fixe.
Le dernier point que j’ai gardé pour la fin, c’était la légèreté parce qu’on ne le trouve qu’à la fin de la carrière de Baucher. C’est plutôt ses disciples qui étaient légers.
Baucher n’était pas du tout léger au début. C’est à la fin de sa deuxième manière, après son accident qu’il n’a plus eu trop le choix.
Il a donc inventé la légèreté aux jambes et la légèreté aux mains. C’est-à-dire un cheval qui réagit au poids des rênes. Il est tout à fait possible pour des chevaux qui sont habitués qu’ils obéissent juste au poids des rênes. Le cheval est assez sensible pour ça. Il n’est pas nécessaire d’avoir 20 kg dans chaque bras.
Et c’est pareil pour les jambes ; un cheval qui est éduqué peut réagir au souffle de la botte, ou comme il disait, au souffle du pantalon.
Voilà pour les 7 clés de l’équitation de François Baucher. J’en ai regroupé certaines mais il y en a d’autres.
En tout, j’ai compté 15 techniques inventées comme la main impulsive également. Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas mises là mais je voulais vous donner les clés essentielles pour que vous ayez les connaissances principales à connaitre sur Baucher.
Je suis actuellement en train de préparer un Générateur d’équitation de tradition française pour vous donner toutes les clés de cette équitation que soit on vous déforme, soit on ne vous explique pas, soit personne ne les connaît.
Dans ces temps troublés, je pense que c’est important de connaître notre histoire. D’autant plus qu’elle est enviée dans le monde entier et qu’on ne la connaît pas en France. C’est quand même un comble.
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