Quand j’évoque le sujet de la chute de cheval sur les réseaux sociaux, je me heurte à de l’incrédulité voir à de l’opposition.
La chute de cheval serait formateur ;
« Il faut tomber 100 fois pour être un bon cavalier »
« Ne jamais tomber de cheval est impossible »
« on ne peut pas tout prévoir »
« le cheval a des réactions imprévisibles »
« on a affaire à un animal peureux »
Voilà quelques arguments qui me sont donnés.
Mais alors, pourquoi certains chutent de cheval moins que d’autres ?
A cause de leurs chevaux ?
A cause de leur tenue à cheval ?
A cause de leur gestion des risques ?
N’est-il vraiment pas possible d’agir sur ces paramètres pour moins tomber de cheval ?
Bien sûr que si.
Et c’est ce que nous allons voir dans cet article.
Tout d’abord, un cavalier doit avoir une position solide
comme l’ont tous les professionnels et non comme on leur enseigne la plupart du temps.
C’est la première chose.
La position à cheval n’est qu’une mode qui change au cours du temps.
Le problème, c’est que la mode actuelle est à une position qui vous envoie par terre au moindre mouvement d’oreille de votre cheval.
Nous vivons à une époque où la position de sécurité enseignée depuis la nuit des temps est très décriée pour des raisons qui restent obscures.
On parle d’esthétique mais c’est quoi l’esthétique si ce n’est une mode ?
Est-ce que l’esthétique doit nous faire renoncer à la sécurité ?
Je ne le pense pas.
Selon moi, Etienne Beudant a une position exemplaire, que ce soit pour son efficacité que pour les sentiments de facilité et de sécurité qu’elle donne.
Mais elle n’est pas à la mode.
La belle affaire.
Combien d’estropiés doivent leur chute de cheval simplement à cet effet de mode ?
Vous l’avez compris, ne pas faire de chute de cheval suppose de travailler sur deux plans ;
Celui du cheval et celui du cavalier.
Commençons par celui du cheval.
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Un cheval, ça s’éduque. Ça se désensibilise. Ça se connecte à nous.
Pour ne pas faire de chute de cheval, il faut avoir un cheval prévenant.
Si votre cheval ne l’est pas naturellement, il va falloir qu’il le devienne.
Inutile de vous dire que ça ne s’obtient pas avec des coups de cravache ou d’éperons.
Cela va sans dire mais cela va encore mieux en le disant.
Pour cela, votre premier travail va être d’avoir un cheval qui se sente bien physiquement.
Comme je l’explique souvent, ce qui hypnotise le plus les chevaux, c’est leur physique.
Il en est de même pour les humains.
Comment pouvez-vous vous concentrer avec un mal de tête ou une douleur à l’estomac ?
C’est pourtant bien ce que l’on demande à nos chevaux qui vivent avec des ulcères et des blocages de nuque permanents pour ne prendre que deux exemples.
Combien de cavaliers s’intéressent aux problèmes physiques de leurs chevaux comme leur système digestif, leur nuque, leur dos, leurs pieds, leurs yeux, … ?
En réalité au vu des statistiques, bien peu.
Selon différentes études, 80% des chevaux ont des ulcères à l’estomac.
Comment peuvent-ils travailler sereinement dans ces conditions ?
Une étude, qui demanderait à être confirmée, a montré que 67% des chevaux ont des gros problèmes de vision. Ils sont myopes ou hypermétropes.
Qui s’y intéresse ?
Au bout de 20 minutes avec un cavalier sur le dos, les chevaux ont des douleurs qui ressemblent à des escarres pour les humains.
Qui s’en préoccupe ?
Qui attache beaucoup d’importance à la préservation de l’intégrité physique de la nuque de son cheval ?
Pourtant un des endroit les plus fragiles chez un cheval.
Très peu de personnes.
Mon but n’est pas de vous culpabiliser. On ne sait pas ce qu’on ne sait pas. Mais au contraire de vous ouvrir des pistes de réflexion pour mieux comprendre pourquoi votre cheval n’est pas aussi facile à monter que vous le voudriez.
Non, faire une chute de cheval n’est pas une fatalité.
Il y a moyen de faire évoluer son cheval vers plus de sécurité.
Ne serait-ce qu’en lui faisant comprendre que nous sommes fragile et que c’est son rôle de faire attention à nous.
Là, on entre dans la préparation mentale des chevaux.
Un vaste sujet qui commence tout juste à être exploré aujourd’hui.
Un cheval est comme un feu tricolore ;
Il peut être vert. Dans ce cas, vous pouvez monter en totale complicité. Tout du moins tant que son état ne change pas.
Il peut être orange. Vous pouvez le monter mais vous devez faire attention.
Il peut être rouge. Et là, vous ne devez pas le monter si vous ne voulez pas connaitre la chute de cheval.
Votre rôle quand votre cheval est rouge est de l’aider à redescendre dans le vert.
Pour cela, il y a tout un travail à faire comme un chef d’orchestre qui fait monter et redescendre le tempo à la demande.
Vous êtes le chef d’orchestre de votre cheval.
Comment savoir quelle est la couleur de votre cheval ?
En détectant les signaux faibles. Et donc en le connaissant bien.
C’est la clé pour ne pas faire de chute de cheval et pour monter en sécurité.
Pour cela, vous devez utiliser vos 5 sens mais également être à l’écoute de votre intuition, votre 6ème sens.
L’intuition ne se trompe jamais. Vous ne perdrez pas votre temps à la développer et à l’écouter.
Beaucoup de gens qui ont une intuition forte ne lui font pas confiance.
C’est bien dommage.
On parlait du cheval et vous voyez que l’on en est arrivé au cavalier.
C’est lui le responsable en cas de chute de cheval.
D’abord parce qu’il a mal préparé son cheval. C’est ce que nous venons de voir.
Ensuite, parce que sa position n’est pas assez solide. Nous l’avons vu également.
Il existe d’autres techniques que la position ou l’assiette pour ne pas tomber de cheval.
On peut citer par exemple le fait de tenir la crinière, chose que je fais souvent pour ne pas gêner mon cheval dans ses mouvements et ne pas le stresser en me durcissant de façon intempestive.
Mes clients aiment bien mettre un collier autour de l’encolure pour pouvoir se tenir en cas d’urgence.
Je le fais également avec ma jument Maya qui est parfois imprévisible.
Ça me sert également pour lui redresser l’encolure en cas de besoin.
Bien sûr la position du cavalier est différente selon la réaction du cheval.
Sur un cheval qui se cabre, il faut se pencher en avant, tenir la crinière et ne pas tirer sur la tête ou la bouche.
Sur un cheval qui rue, il faut essayer de lui relever la tête pour reprendre le contrôle.
Un cheval qui baisse la tête nous oppose à la fois son poids et sa force.
Autant dire que le combat est perdu d’avance.
La seule chose que l’on peut faire, c’est se pencher en arrière et de mettre ses jambes très en avant comme le font les cowboys de rodéo.
Mais arrivé à ce stade, il sera difficile de ne pas faire de chute de cheval.
Il est déjà trop tard.
Dans cet article, je ne vais pas parler de la compétition, comme le concours complet par exemple, qui suppose d’accepter de prendre des risques.
Par contre, tomber sur un refus à l’obstacle est le signe d’une mauvais position à l’abord ou d’une mauvaise anticipation.
Il en est de l’obstacle comme du reste, un cheval, ça se prépare.
Peu de cavaliers amateurs ont une méthode d’éducation progressive de leurs chevaux à l’obstacle.
C’est ce qui explique que les chevaux en viennent à refuser.
Ils ont perdu la confiance suite à de mauvaises expériences.
Et comme ils ont une mémoire à long terme indéfectible, il serait préférable d’éviter ces mauvaises expériences par un travail extrêmement progressif.
Un point qu’il faut aborder également, c’est que le cavalier à cheval se situe à l’emplacement exact d’un prédateur ;
juste derrière la base de l’encolure.
Rien de rassurant pour un cheval.
C’est ce qui explique que bien peu de pratiquants de l’équitation éthologique arrivent à transposer en selle ce qu’ils obtiennent à pied.
Alterner à pied, à cheval, permet au cheval dont la mémoire à court terme est très faible de garder la même connexion dans les deux cas.
Je regrette que ce ne soit pas plus enseigné.
Pour terminer, je voudrais parler de la mentalité du cavalier
dont les peurs se transmettent au cheval, c’est bien connu.
La chute de cheval devient une prophétie autoréalisatrice.
Le fait de regarder par terre par exemple va vous y amener tout droit.
Le fait d’avoir des pensées négatives également.
Il existe différentes manières de contrôler son mental.
J’en évoquerais deux ici ;
La respiration, notamment abdominale.
C’est le langage de l’amygdale, la glande de la peur dans notre cerveau.
Si vous voulez contrôler vos réactions, utilisez des exercices de respiration. Elle n’y résiste pas.
La deuxième, c’est d’avoir un mantra.
Michel Robert, par exemple, utilise « Ma position, mon cheval, mon tracé »
C’est clair net et précis.
Personnellement, j’utilise celui d’Ho’oponopono qui a l’avantage de parler à notre enfant intérieur et de le rassurer :
« Je t’aime, je suis désolé, pardonne moi s’il te plait, merci »
Il marche même si l’on ne connait pas bien Ho’oponopono.
Mais que ça ne vous empêche pas de l’approfondir.
En conclusion, je voudrais vous dire que j’ai interrogé en 2022 des milliers de cavaliers pour savoir quel était leur plus gros problème équestre.
Près de 30% d’entre eux m’ont répondu qu’ils avaient fait une ou plusieurs chute de cheval très graves qui leur avaient laissé des séquelles physiques et des traumatismes mentaux au point qu’ils ne pouvaient plus exercer leur métier ni même monter à cheval.
Qui s’occupe de ces personnes lorsqu’elles veulent recommencer à monter ?
Qui les aide à reprendre confiance ?
Qui va leur apprendre à éviter les accidents ?
Bien souvent, c’est le contraire qui se passe ; l’entourage des personnes les pousse à reprendre après une chute de cheval grave. Mais les conditions n’ayant pas changé, elles en font une encore plus importante et c’est la fin de l’aventure.
Il est bien trop facile de se réfugier derrière le fait que l’équitation présente des dangers qu’il faut accepter pour ne proposer aucune solutions si ce n’est celle de changer de cheval.
Bien souvent, ça ne change rien car le cheval n’est qu’un des paramètres et un bon cavalier doit être en mesure d’éduquer la plupart des chevaux quelles que soient les difficultés de départ.
Les meilleurs écuyers choisissaient les chevaux les plus difficiles pour démontrer la pertinence de leurs méthodes.
Les solutions existent même sans changer de cheval. Je vous en ai donné quelques-unes dans cet article.
Pour aller plus loin, vous pouvez me contacter à laurent@progresseravecsoncheval ou en répondant à cet article ou encore en prenant un rendez-vous de diagnostic offert sur cette page : https://sio.progresseravecsoncheval.com/temoignagesmethodespm
Vous y trouverez plusieurs témoignages inspirants de cavaliers qui ne tombent plus parce qu’ils ont changé leur position, écouté leur intuition et parce qu’ils ont appris à gérer l’état émotionnel de leurs chevaux.
De ce fait, ils ont repris confiance en eux et retrouvé le plaisir de monter en sécurité.
Ce ne sont pas des promesses. C’est leur nouvelle réalité.
Bonjour
Ancienne cavalière j’ai du mettre ma passion de coté pour des raison familiale.
Nous sommes sur le point d acquérir une petite pouliche qui nous a beaucoup touché. Ce fut un réel coup de cœur. Malgré mes peurs mon cœur me dit vas y.
En lisant votre article, je me suis retrouvée dans la pratique du ho oponopono. Et j’ai envie grâce à ces méthodes de pouvoir monter en toute liberté et de faire de l equitherapie.
A très bientôt j’espère
Sandrine