Découvrez les leçons que je tire du livre « Jour de conquête » de Sabrine Delaveau.
Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un livre que j’ai lu ce weekend d’une traite.
C’est un livre de 260 pages, facile à lire.
C’est le livre de Sabrine Delaveau, « Jours de conquête ».
Et ce livre est vraiment passionnant.
J’aime beaucoup l’écriture de Sabrine Delaveau parce qu’elle est cash, elle est directe et puis elle fait quand même passer des émotions dans ses écrits.
Donc c’est vraiment intéressant à lire.
Ce livre commence à la débâcle des Jeux Olympiques de Londres avec la grosse déception des cavaliers Français de saut d’obstacles.
L’histoire s’arrête aux Jeux Équestres Mondiaux de Caen, 2 ans plus tard, avec la deuxième place individuelle de Patrice Delaveau.
Cette période est intéressante puisqu’au milieu il y a quand même la victoire aux Championnats d’Europe d’Herning de Roger-Yves Bost.
Il y a également le décès de Stéphane Delaveau que je connaissais un petit peu puisque j’avais fait deux stages avec lui en Touraine.
A cette époque, je faisais les stages avec mon cheval de puissance qui était très compliqué et il me disait que je devais le prendre entre les mains et les jambes pour le faire réagir, pour le faire gicler.
A l’époque je ne connaissais pas grand-chose en technique équestre.
On découvre dans ce livre l’arrivée de Philippe Guerdat à la tête de l’équipe de France de saut d’obstacles.
Elle explique l’intervention des cavaliers et puis surtout de Pénélope Leprévost pour faire venir Philippe Guerdat.
On est dans les coulisses de l’équipe de France avec Philippe Guerdat pendant deux ans. C’est assez intéressant d’avoir cette vision.
On apprend certaines choses et on voit comment les cavaliers se préparent, quels sont leurs problèmes, etc,.
Alors quelles leçons peut-on tirer de ce livre ?
La première chose que je dirais, c’est que les cavaliers ont un mental vraiment bien trempé.
Ce mental est trempé par la compétition bien sûr.
Les compétitions sont vraiment très difficiles avec les défaites plus fréquentes que les victoires.
On constate que Philippe Guerdat est doué pour motiver ses troupes. Sophie Dubourg également, qui est ce qu’on peut appeler une « facilitatrice » en terme comportemental.
C’est vraiment deux points forts pour cette équipe de France que l’on remarque tout de suite et qui transparaît tout le long du livre.
Par contre, ce qui m’a marqué dans ce livre, c’est l’amateurisme de la préparation mentale des cavaliers.
Et ça vraiment, c’est assez étonnant.
Je ne comprends pas parce que la fédération a des coachs certifiés en PNL, en hypnose, en développement personnel…
Est-ce-que c’est l’ego des cavaliers qui fait qu’ils n’en ont pas bénéficié ou est-ce-que c’est plus récent que le livre qui date de 2015, je ne sais pas. Je n’explique pas ça.
Mais franchement, c’est assez étonnant que les cavaliers ne travaillent pas leurs points forts qui est le mental.
Alors c’est vrai que la compétition les aide à travailler le mental mais ils pourraient aller certainement beaucoup plus loin, être bien meilleurs s’ils avaient les fondements théoriques des préparations mentales.
On ne ressent pas dans le livre qu’ils bénéficient de ça, même si certains sont très forts au niveau mental mais je pense qu’il pourraient être encore plus forts.
D’ailleurs on voit très bien par exemple, Simon Delestre qui ne lâche rien pendant deux ans. Il veut être aux Championnats du Monde et il est persuadé qu’il va y arriver.
Il est persuadé qu’il va le faire et il finit par y arriver.
Donc ça c’est une leçon qu’il faut tirer, cette détermination des cavaliers de haut niveau.
Une autre leçon, c’est que ce sont nos défaites qui font nos réussites.
Par exemple, Roger-Yves Bost est champion d’Europe parce qu’il avait des difficultés avec son étalon. Il a donc dû s’intéresser à sa jument et c’est pour ça qu’il est devenu champion d’Europe.
S’il s’était acharné sur son étalon, si son étalon avait bien marché, il n’aurait sûrement jamais été champion d’Europe.
Donc il faut bien se mettre ça dans la tête, c’est que ce sont nos défaites qui nous permettent d’avancer le plus et ce ne sont pas nos réussites.
Nos réussites nous motivent mais ne nous font pas avancer.
Par exemple, Patrice Delaveau est multi médaillé aux Jeux Mondiaux grâce aux problèmes de santé de son cheval.
Si son cheval n’avait pas eu tous ces problèmes de santé, il n’aurait certainement pas été aussi frais pour cette compétition et n’aurait certainement pas été aussi performant.
Il faut bien avoir conscience que nos défaites sont des tremplins vers la réussite.
Comme dit David Laroche en développement personnel : quand on a un souci, il faut se dire c’est quoi l’avantage ?
Il faut le faire tout de suite, ce n’est pas la peine de perdre son temps en atermoiements, en tergiversations.
Il faut tout de suite rebondir et se dire c’est quoi l’avantage ?
Patrice Delaveau est très fort dans ce domaine. Tout de suite il sait tourner la page.
Il a eu plein de galères pendant ces deux ans il a toujours tourné la page immédiatement.
D’ailleurs il dit une phrase à sa fille que je vais vous lire parce qu’elle est très intéressante, il lui dit : « tu n’es pas prête à gagner, tu ne sais pas encore perdre » et ça c’est vraiment une phrase essentielle.
Savoir perdre, savoir transformer les échecs en tremplin vers la réussite.
Alors on constate dans ce livre que pendant deux ans, finalement c’est le physique de leurs chevaux qui leurs pose problème tout le temps.
Les cavaliers sont vraiment tributaires du physique de leurs chevaux.
Et là, on constate l’impuissance des vétérinaires.
A part l’IRM, on ne voit pas trop comment les vétérinaires pourraient faire pour régler les problèmes.
Et justement, on voit un peu la descente d’Armitages Boy tout le long du livre, qui va de moins en moins bien, sans qu’on sache pourquoi et en fait c’était une tendinite que le cheval cachait.
Vous savez que les chevaux cachent leurs douleurs.
Il faut bien être conscient de ça. Il faut bien avoir ça à l’esprit.
Et là, c’était le cas. Armitages Boy cachait sa douleur au niveau du tendon. Comme son cavalier ne s’apercevait pas que ses résultats diminuaient à cause d’un problème de santé du cheval, ça lui a coûté sa place aux Jeux Équestres Mondiaux.
Donc, il faut vraiment être attentif aux problèmes physiques des chevaux même si on est relativement impuissants par rapport à ça. Il n’y a pas de solution miracle.
Ce que j’ai remarqué également, c’est que les cavaliers ont un peu une vie de patachon.
Alors bien sûr, ils sont constamment à l’extérieur donc ce n’est pas vraiment facile pour eux d’avoir une vie saine.
Ils ne peuvent pas manger ce qu’ils veulent. Ils ne peuvent pas vivre comme ils veulent. Ils ne peuvent pas dormir comme ils veulent.
Ils ne sont jamais chez eux donc la première chose qu’ils veulent c’est retrouver leur lit.
Et c’est vrai que c’est très difficile. Mais là, c’est pareil :
Nous sommes ce que nous mangeons.
C’est évident qu’en mangeant bien, ils auraient un mental encore meilleur.
Je ne parle pas du physique. Ça c’est autre chose. Mais déjà la nourriture agit directement sur le mental.
Donc en mangeant plus sainement, en changeant un peu leur alimentation, ils auraient un mental bien meilleur et des résultats bien meilleurs encore.
Comme je dis, je le répète encore, c’est leur point fort le mental mais je pense qu’ils peuvent encore beaucoup l’améliorer.
Alors autre chose qu’on constate, c’est que Kevin Staut souffre pendant plusieurs mois d’une hernie discale et il envisage même l’opération.
Alors là c’est quand même incroyable qu’au niveau de l’équipe de France, on ne soit pas capable de lui trouver un ostéopathe compétent pour résoudre ce problème et qu’il est été obligé de voir une ostéopathe Canadienne pour qu’elle lui règle définitivement son souci d’hernie discale.
Là, franchement, ça me laisse rêveur sur la possibilité qu’on a en France de se faire soigner correctement.
à la suite de ce livre, je me suis dit que finalement il n’y a que deux choses importantes dans l’équitation, ce sont :
- le physique du cheval,
- et le mental du cavalier
Certains m’ont dit que c’est l’inverse ; Le mental du cheval et le physique du cavalier. Je ne suis pas d’accord parce que si on connaît bien les chevaux on sait que leur mental dépend de leur physique.
Un cheval qui n’a pas le mental, c’est qu’il n’a pas le physique.
Il faut vraiment travailler sur le physique. C’est ce que je répète tout le temps.
Alors je ne veux pas dire que le fait qu’il ait des relations sociales, ça n’améliore pas son mental mais on peut avoir des chevaux qui sont isolés, qui n’ont pas de relations sociales et qui ont un bon mental si ils ont un bon physique.
Les chevaux vivent simplement, il leur faut un bon physique pour qu’ils aient un bon mental, c’est absolument essentiel.
Quant au cavalier, lui, le physique ça n’a pas vraiment d’importance.
Bien sûr, s’il souffre physiquement, il va souffrir mentalement. C’était le cas de Kevin Staut avec son hernie discale.
Mais le cavalier lui, son but c’est de travailler son mental.
Surtout le cavalier de compétition qui a besoin d’avoir un mental d’acier.
Toute la différence se fait au niveau du mental et c’est pour ça que je disais tout à l’heure que je trouve que les cavaliers de l’équipe de France ne travaillent pas assez leur mental.
Ils sont naturellement doués, ils le travaillent par la compétition.
Ça me rappelle quand j’ai passé ma dernière visite médicale de médecine du travail ou le médecin m’a dit : « comment vous allez faire pour gérer votre stress maintenant que vous n’allez plus faire de compétition ? » Parce que je lui avais dit que je n’avais plus envie de continuer la compétition.
Et c’est vrai que ça m’a fait sourire cette réflexion parce que c’est tout à fait vrai. La compétition nous aide à avoir un bon mental, à gérer notre stress.
Mais il y a des outils que j’ai découverts depuis qui sont très efficaces et qui permettent d’améliorer le mental et franchement, j’espère que les cavaliers depuis 2015 ont travaillé leur mental parce que sinon c’est vraiment dommage quand on est doué, de ne pas s’améliorer dans le domaine où on est doué.
Si vous voulez connaitre ces outils, vous pouvez les retrouver notamment dans le Générateur de Connexion.
C’est bien plus facile de s’améliorer là où nous sommes doués que là où nous sommes faibles.