Quel est cet ingrédient qui manque à l’équitation traditionnelle, à l’équitation classique ?
C’est un ingrédient que l’on trouve dans le Pony-Games ou aux championnats de France de Lamotte-Beuvron par exemple.
Oui, il y a un ingrédient essentiel dont on a absolument besoin pour faire des progrès en équitation, pour être motivé, pour se sentir bien, pour que ça soit agréable de faire de l’équitation.
Et cet ingrédient c’est celui qui m’a le plus manqué certainement dans toute mon expérience équestre parce que j’avais de la motivation mais c’était une motivation froide et je dirais rigide.
Je n’avais pas cet ingrédient qui est vraiment nécessaire et que j’ai découvert finalement assez récemment.
Cet ingrédient c’est l’enthousiasme.
Pourquoi l’enthousiasme ?
Parce qu’avec l’enthousiasme on peut déplacer des montagnes et donc si on peut déplacer des montagnes, l’équitation devient un sport facile.
L’enthousiasme permet de pratiquer des sports difficiles et notamment l’équitation. Ça donne une motivation.
Tous les coachs mentaux travaillent d’abord sur l’enthousiasme parce qu’ils se rendent compte que pour faire passer une personne d’un point A à un point B il faut la motiver.
Et pour la motiver, il faut provoquer son enthousiasme.
Quand vous allez dans des séminaires de coaching, la chose qu’on vous inculque le plus c’est vous donner la pêche, vous donner l’enthousiasme.
Dans la vie, on n’apprend pas à être enthousiaste.
Regardez une reprise dans un centre équestre et vous verrez comment les gens sont malheureux dans leur reprise ; ils n’arrivent pas à faire ce qu’ils veulent, ils ont des reproches de leur enseignant, leurs chevaux ne vont pas comme ils voudraient.
Quand ils ressortent, ils sont plus déprimés qu’heureux.
Des fois ils sont heureux parce qu’ils ont fait du sport, ils ont bougé. Mais sur le plan des résultats, souvent, ils sont assez malheureux.
Dans les stages c’est un peu mieux.
Un bon stage c’est un stage duquel vous ressortez regonflé à bloc, extrêmement motivé.
Pas un stage forcément où vous avez appris de nouvelles choses mais vous êtes remotivé pour avancer, pour progresser.
Si vous regardez du Pony-Games vous verrez que les spectateurs poussent les cavaliers et il y a vraiment une grosse ambiance.
C’est pareil dans les Championnats de France de Lamotte-Beuvron, il y a une grosse ambiance et on pousse, on est poussé.
Dans une compétition, dans un match de foot, les spectateurs, le public pousse les joueurs.
Et c’est comme ça que les joueurs ont de l’enthousiasme ce qui leur permet de se dépasser et d’aller au-delà de ce qu’ils sont capables de faire.
C’est le même principe dans l’équitation sauf que dans l’équitation, on ne l’applique pas.
On va vous faire des reproches, on va vous critiquer mais on va très peu vous donner d’enthousiasme.
Et puis dans l’équitation, il y a une donnée aussi qui est très importante c’est qu’il y a la peur qui se mêle à ça.
C’est-à-dire quand on fait quelque chose de nouveau, quelque chose qui nous sort de notre zone de confort, quelque chose dont on n’est pas habitué, eh bien, on a la peur qui vient.
Et lorsque la peur vient, elle fait disparaître l’enthousiasme.
Il faut bien avoir conscience que pour avoir de l’enthousiasme, il ne faut pas avoir peur.
Et puis l’enthousiasme, c’est contagieux.
Si vous êtes avec des gens enthousiastes, vous serez enthousiastes.
D’un autre côté, si vous êtes enthousiastes, vos chevaux le seront également puisque c’est communicatif.
Quand j’ai commencé à célébrer mes réussites avec mes chevaux, ils se mettaient à hennir en même temps que je célébrais parce qu’ils étaient contents.
Ils voyaient que j’étais content, que je célébrais mes réussites et donc eux aussi célébraient en hennissant.
Donc ça c’est vraiment un sentiment formidable et je vous conseille d’essayer ça ; de célébrer toutes vos petites victoires. Ils voient que vous êtes content et donc ils sont contents également et tout le monde est content.
C’est comme ça qu’on produit des résultats.
Mais pour être enthousiaste, il faut avoir une bonne position. Ou alors, une bonne position permet d’être enthousiaste. Ça marche dans les deux sens.
Par exemple, j’ai tendance quand je suis à cheval à être un peu bossu. Je regarde un peu par terre. C’est un défaut que j’ai qui amène des sentiments négatifs.
Pour avoir de l’enthousiasme, il faut regarder au-dessus de la ligne d’horizon.
J’ai mon regard droit et je place mes yeux au-dessus. Et là tout de suite ça va me donner de l’enthousiasme.
Si je mets mes yeux en dessous de l’horizontale, tout de suite je vais déprimer.
C’est ce qu’on apprend en développement personnel, que l’attitude provoque les sentiments. C’est-à-dire que si vous prenez une bonne attitude, vous aurez des sentiments positifs et avec une mauvaise attitude vous aurez des sentiments négatifs.
Je vous invite aussi à étudier ça parce que c’est vraiment très important. En équitation ça s’applique vraiment bien puisqu’on dit : regardez loin, regardez haut. Mais en fait, ce n’est pas pour rien.
C’est d’abord pour contrôler mais c’est surtout pour avoir une bonne position.
et puis en plus de ça, c’est pour avoir une motivation positive, c’est-à-dire de l’enthousiasme.
Alors être enthousiaste, ce n’est pas faire des grands gestes et gesticuler devant les chevaux parce que vous savez si vous me suivez que le langage corporel est très important pour les chevaux et donc si vous gesticulez dans tous les sens devant eux, ils ne vous écoutent plus.
Le langage corporel avec les chevaux doit être préservé. Vous pouvez être enthousiastes mais pas exubérants.
Gesticuler devant le cheval, c’est un langage qu’il ne comprend pas et si vous parlez dans tous les sens, très vite il ne vous écoutera plus. C’est un point dont il faut faire attention.
Alors comment faire pour développer son enthousiasme ?
Il y a plusieurs méthodes :
je dirais déjà, premièrement en lisant des livres inspirants.
Pas seulement des livres d’équitation, vous pouvez lire aussi des livres de développement personnel ou des biographies de gens qui ont eu des réussites dans n’importe quel domaine. Dans un domaine qui vous intéresse.
Si vous êtes plutôt auditifs lisez des livres audio. J’ai plus d’une vingtaine de livres audio inspirants récupérés sur YouTube que j’écoute dans ma voiture. Il y en a plusieurs dans le Générateur de Connexion.
La deuxième façon, c’est de rencontrer des personnes inspirantes. Alors ça évidemment, ce n’est pas facile parce qu’il n’y en a pas beaucoup.
Mais vous pouvez éventuellement les suivre sur YouTube.
Vous pouvez même rencontrer ces personnes en vrai.
C’est ce qui m’est arrivé par exemple avec Olivier Roland avec qui j’ai eu l’occasion de dîner plusieurs fois.
Vous pouvez aussi écouter de la musique inspirante. Ça vous permet d’être dans une attitude positive.
Dans les vidéos d’équitation, faites attention de ne pas regarder des vidéo d’un trop haut niveau parce que ça, ça déprime.
On se dit : mais je ne pourrai jamais faire ça, je n’en serai jamais capable.
Je ne considère pas ça comme des vidéos inspirantes à partir du moment où vous ne pouvez pas penser que vous arriverez à faire la même chose un jour.
D’ailleurs, ça va être le sujet de mon prochain article de vous expliquer que vous serez capable de faire ça un jour à condition d’en avoir le mental.
Pour avoir de l’enthousiasme, il faut également ressentir de la gratitude.
Il faut mettre en valeur vos succès, c’est ce que j’expliquais tout à l’heure, il faut fêter vos succès.
Personne ne le fera à votre place donc il faut que ce soit vous qui le fassiez.
Vous devez pousser les émotions négatives pour les remplacer par des émotions positives.
Notre mental est un terrain où les bonnes graines doivent remplacer les mauvaises herbes.
Tout à fait d’accord pour le regard qui améliore la position qui elle même est source d’enthousiasme.
Petite anecdote pour la peur, en balade je fais toujours un peu les mêmes circuits et dès qu’un changement de décor apparaît ( engin agricole , sac d’engrais, arbre tombé etc…. ) j’ai peur que le cheval ait peur, je lui transmets mon inquiétude. Récemment la situation s’est présentée : un arbre coupé avec un sac de semences en papier qui bougeait un peu avec le vent, je me suis dit n’y fais pas attention, soit décontracté. Mon cheval l’a à peine regardé en passant à côté alors que d’habitude il aurait fait un écart de 3 mètres en marchant en crabe. Même résultat avec mon deuxième cheval le lendemain.
Oui les chevaux ont peur quand on a peur. Il faut donc travailler notre mental. Les sportifs de haut niveau le travaillent 1 h par jour. Nous devrions faire plus puisque nous sommes responsable d’un animal ce qui n’est pas le cas dans les autres sports. En plus, cet animal est naturellement très sensible à notre mental.