Comment utiliser le concept des Neurones Miroirs en équitation.
Aujourd’hui je vais vous parler de l’utilisation des neurones miroirs, un concept de neurosciences, en équitation.
Le concept des neurones miroirs, c’est un concept assez simple en fait.
C’est un terme bien pompeux pour pas grand-chose puisqu’en fait l’idée qui a été développée par des scientifiques, c’est que :
quand on regarde quelqu’un faire quelque chose, on utilise les mêmes neurones que lui pour le faire.
C’est ça l’idée.
C’est un concept assez simple.
Selon si vous êtes visuel, il faut regarder, si vous êtes auditif, il faut écouter, si vous êtes kinesthésique, il faut ressentir. J’en ai parlé dans d’autres vidéos.
Comment ça peut vous servir en équitation pour apprendre quelque chose ?
Je vais vous donner un exemple que j’ai utilisé :
C’est l’exemple du galop en arrière.
C’est un concept très compliqué et je n’ai trouvé personne pour me l’expliquer. Les livres ne sont pas très clairs.
Personne ne sait trop comment on fait. Donc pour apprendre ça, ce n’est pas facile.
Je me suis donc servi pour ça de Nuno Oliveira qui est le plus grand écuyer du 20e siècle, peut-être après Beudant et pour lequel on a des vidéos même si elles ne sont généralement pas de très bonne qualité.
J’ai fait des recherches sur internet et j’ai pris quatre ou cinq vidéos de galop en arrière de Nuno Oliveira que j’ai compactées pour ne garder que la partie galop sur place ou en arrière et je me suis fait une vidéo d’une minute juste de ça.
Cette vidéo, je l’ai regardée en boucle et chaque fois que je la regardais, j’activais les mêmes neurones qu’activaient Nuno Oliveira pour le demander. C’est tout simple en fait ce concept.
Et au bout d’un mois et demi, deux mois, dans ma tête c’est devenu plus clair et j’ai pu commencer à le demander à ma jument.
Et le jour où il y a eu un déclic dans ma tête, ma jument a donné le galop en arrière sans aucune réticence, tout à fait naturellement, comme si elle avait toujours fait ça.
J’avais développé dans ma tête des connexions neuronales qui correspondaient aux demandes de galop en arrière alors qu’au départ je n’en avais pas du tout. Mes neurones n’étaient pas connectés pour faire ça.
Vous voyez l’idée et la puissance du concept ?
Je ne vais pas vous montrer le galop en arrière avec ma jument parce que ça fait six mois qu’elle est accidentée et elle reprend juste le travail, donc ce n’est pas pour tout de suite.
Et en plus, je triche un peu parce que Nuno Oliveira l’obtenait dans son manège et moi, je l’obtiens en rentrant de promenade dans un chemin qui ramène vers la maison et sur lequel ma jument a beaucoup d’impulsion, beaucoup d’énergie pour rentrer.
Je me sers de cette énergie vers l’avant, pour aller vers l’arrière.
Je triche un peu, mais j’obtiens quand même trois ou quatre foulées de galop sur place ou en arrière. C’est pour moi un très bon résultat.
Malheureusement je comptais beaucoup sur cette année pour développer la qualité de son galop en arrière et la jument a été accidentée depuis le mois de mai et je n’ai pas pu le faire.
J’espère pouvoir un jour vous le montrer en vidéo dans ma petite carrière. Vous verrez comment je recule avec ma jument.
Mais ce n’est pas pour vous parler de ça que j’ai fait cette vidéo, c’est pour vous expliquer la puissance du concept des neurones miroirs que vous pouvez utiliser pour tout ce que vous voulez ; pour partir en promenade, pour sauter, pour apprendre le trot assis, …
Vous regardez les gens qui le font et vous allez activer les connexions neuronales qui correspondent à ça.
Ainsi quand vous allez le faire, vous le ferez très naturellement.
Et d’ailleurs, ça me rappelle un article que j’avais écrit sur le clicker training où j’expliquais que la personne qui clique développait les mêmes neurones que la personne qui faisait et qu’ainsi les deux apprenaient en même temps.
Puisque le fait de se concentrer et de cliquer au moment du geste juste fait qu’on utilise les mêmes neurones que la personne qui cherche à faire le mouvement.
A ce moment-là, les deux personnes apprennent en même temps et je pense que c’est une piste à creuser pour les centres équestres, pour apprendre des exercices aux cavaliers.