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Aujourd’hui je vais vous présenter mes installations équestres.

 

C’est un bien grand mot parce qu’en fait c’est très sauvage, il n’y a pas grand-chose.

 

Vous allez plutôt voir mon absence d’installations équestres.

 

Je fais avec les moyens du bord mais finalement j’en suis très satisfait et je vais vous expliquer un peu le cheminement qui m’a conduit à en arriver là.

 

Vous voyez ici mon rond de longe que vous connaissez déjà.

 

Il me sert à travailler quand le terrain est trop mouillé ou quand j’ai envie de tourner des vidéos.

 

Le sol est un peu dur parce que je n’ai pas mis de sable dessus, je n’ai mis que du gravier de compactage.

 

C’est suffisant pour ce que je fais mais il faudra quand même que je rajoute du sable pour que ça soit plus agréable.

 

Je vais vous montrer ensuite le terrain.

 

J’ai sept hectares et demi de terrain pour trois chevaux et un poney, le poney shetland de mon voisin.

 

J’ai donc largement la place ce qui fait que mes chevaux ont à manger toute l’année sans que j’ai besoin de faire les foins.

 

Je ne donne qu’une balle de foin en février pour finir l’hiver. J’ai la chance de ne pas avoir d’hivers rigoureux.

 

Je n’utilise pas une partie du terrain pour faire les foins. Je le faisais au début avec mon voisin mais maintenant je ne le fais plus. Mes chevaux trouvent à manger toute l’année.

 

Quand je suis arrivé sur ce terrain, j’ai fait passer une entreprise de travaux agricoles parce qu’il n’avait pas été entretenu pendant au moins dix ans, peut-être même vingt ans.

 

Les ronces faisaient trois ou quatre mètres de haut. C’était vraiment énorme.

 

L’entreprise est venue avec quatre ou cinq tracteurs et ils ont travaillé pendant toute une journée.

 

Le problème c’est qu’on était début août et qu’ensuite il a plu.

 

Un mois après le terrain était revenu quasiment comme avant, en dehors des branches.

 

Là, j’ai quelques boxes. J’ai le poney qui est couché tranquille.

 

J’ai un abri. j’ai trois boxes qui sont importés d’Angleterre, c’était des Anglais qui avaient cette propriété, ils ne sont pas du tout solides. Ils ne me servent pas à grand-chose. Juste d’abris l’été pour les chevaux mais il ne s’y mettent pas beaucoup.

 

je n’habitais pas sur place à l’époque, c’était une résidence secondaire mais j’avais quand même déjà mis des chevaux qui avaient des problèmes en boxe, j’avais une jument qui faisait de l’emphysème et donc que j’avais mise dehors parce qu’en boxe avec du foin, je ne pouvais plus la tenir.

 

Donc elle vivait là, et puis j’avais la jument de trait de mon père que j’avais récupérée qui vivait là également.

 

J’avais deux vaches à l’époque pour aider à entretenir le terrain, mais comme c’étaient des toutes petites vaches, elles n’entretenaient rien du tout. Ce qu’elles mangeaient ça ne se connaissait pas.

 

Donc j’avais beaucoup de mal à entretenir ce terrain.

 

j’ai donc acheté un tracteur, un gyrobroyeur, une mini-pelle pour terrasser, un broyeur pour mettre sur la mini-pelle. Enfin tout un tas de matériels et je n’arrivais toujours pas à l’entretenir correctement.

 

Quand j’ai commencé à habiter là, la première chose que j’ai faite c’est de me mettre sur le tracteur et sur la mini-pelle et entretenir.

 

Evidemment, c’était pas top parce qu’une fois le terrain entretenu, mes chevaux n’avaient plus rien à manger.

 

Voilà un pré de deux hectares qui est devant les boxes avec des bois au fond et les bois donnent sur une rivière.

 

La partie bois, je ne laisse pas les chevaux y aller pour l’instant, elle n’est pas assez clôturée, assez aménagée, sachant que ce terrain est très peu clôturé et que si mes chevaux voulaient vraiment partir ils pourraient le faire. Il n’y a pas l’électricité ou que sur de petites surfaces.

 

Je n’entretiens pas non plus sous les clôtures donc les chevaux sont très bien ici et ne cherchent absolument pas à s’échapper. Ça m’évite de m’énerver sur les clôtures.

 

J’ai découvert ensuite le concept de Paddock Paradise.

 

Je me suis dit : c’est super chez moi, je vais faire un Paddock Paradise !

 

Donc j’ai fait des allées. Vous allez voir une allée qui me permet ici, derrière, d’aller sur mon terrain près de la rivière au fond pour faire du bois avec le tracteur.

 

Mais le concept de Paddock Paradise je l’ai vite trouvé beaucoup trop artificiel c’est-à-dire que les allées étaient très petites ce qui fait que mes chevaux se battaient ou se coinçaient dans les allées.

 

J’ai donc fait des allées plus grandes.

 

Là vous voyez les chevaux sous le tunnel agricole, à l’abri même le matin. à 8 heures ils sont déjà sous le tunnel.

 

Là, ma jument se dit que je ne vais pas tarder à la faire travailler donc elle commence à se déplacer en se disant où est-ce-que je pourrais me cacher pour qu’il ne me voit pas.

 

Là j’ai un autre bout de terrain qui est moins grand, qui doit faire dans les 5000 mètres. Ici, en dessous d’un petit étang où ils peuvent trouver à boire.

 

Alors j’ai fini par lâcher prise en fait par rapport à ce terrain.

 

C’est-à-dire que j’ai fini par le laisser vivre sa vie et en faire le moins possible sauf quand je ne pouvais plus accéder à certains endroits.

 

A ce moment là, je passe le girobroyeur ou la mini-pelle.

 

Mais le reste du temps, j’ai laissé les chevaux gérer le terrain et je me suis aperçu que finalement ça se passait beaucoup mieux comme ça parce que du coup, ils avaient une nourriture variée faite non seulement d’herbe mais aussi de ronces, d’orties, de chardons, de mûres, de haies, d’arbres, d’écorces et de beaucoup de choses. C’était largement suffisant pour leur alimentation.

 

Je n’avais besoin de m’occuper de rien finalement. Il fallait que je fasse confiance à la nature.

 

Là, je passe dans une zone dangereuse parce que j’espère que je ne vais pas me faire attaquer par des ragondins parce que j’ai des ragondins près de l’étang avec des petits et les ragondins sont très agressifs.

 

Donc c’est assez dangereux. La chienne n’y vient plus et c’est quand même une belle saleté les ragondins.

 

Et surtout ils n’ont pas peur des humains, c’est aux humains de se déplacer. Eux, ils ne bougent pas.

 

Donc si vous m’entendez pousser un cri, c’est qu’il y a un ragondin qui m’attaque !

 

C’est dangereux la nature…

 

Là, on va regarder où on met les pieds parce qu’on traverse à gué.

 

J’ai un passage à gué où les chevaux passent assez facilement. L’hiver c’est un petit peu défoncé mais ça me permet d’accéder à une autre partie du terrain.

 

Au début avec le concept de Paddock Paradise, je fermais des parties où je laissais pousser l’herbe et puis j’y remettais les chevaux après et maintenant je ne fais plus ça. Ils ont accès à tout et c’est eux qui gèrent en fait.

 

Par exemple là, j’ai une partie assez marécageuse en bordure de la rivière qui inonde facilement l’hiver et même l’été.

 

Même au mois d’août, je me suis retrouvé les bottes coincées dans la boue à ne pas pouvoir les sortir.

 

Ça sèche difficilement. Les chevaux n’y vont que quand ils n’ont plus rien ailleurs ou quand ils ont envie d’y aller.

 

Et s’ils n’ont pas envie d’y aller, ils n’y vont pas.

 

J’avais planté des peupliers mais les chevaux les ont tous mangés, donc il ne va pas en rester grand-chose. Ils adorent l’écorce de peupliers.

 

Alors ici j’ai aussi beaucoup de chevreuils, de renards.

 

Les renards vivent au milieu des chevaux. Parfois, j’ai l’impression que c’est des chiens mais c’est bien des renards.

 

Les chevreuils, on les voit beaucoup et puis je vous ai dit les ragondins.

 

Là, je suis dans une autre partie et au bout j’ai une source qui sort en haut de mon terrain. Le terrain est très en pente.

 

Cette source permet que les chevaux aient à boire toute l’année.

 

Donc là il y a des endroits où je n’arrive même pas à y accéder, il y a des rigoles pour écouler l’eau et il y a une partie au milieu où je n’accède pas ou difficilement. Il faudrait que je mette des buses pour pouvoir y aller.

 

Là, c’est le cas par exemple ; j’ai été obligé de mettre une buse pour accéder à la partie où je vais maintenant.

 

Ah si, j’ai quand même un peuplier qui a pris. Je ne sais pas comment il a fait au milieu des chevaux pour s’en sortir celui-là.

 

J’arrive à l’endroit où j’ai ma source et les chevaux qui viennent boire à la source.

 

C’est vraiment très pratique puisque les chevaux vivent en autarcie et je n’ai pas besoin d’être là pour leur donner à boire. Je n’ai pas besoin d’être là pour les nourrir. Je peux partir plusieurs jours voire plusieurs semaines et je sais qu’ils vivront tranquillement sans s’échapper du terrain parce qu’ils n’ont pas envie de s’échapper,  ils y sont très bien, en ayant à manger selon les saisons, différentes plantes et vous voyez que c’est très sauvage.

 

En début d’année, par exemple cette année, j’ai voulu couper les mauvaises herbes avec mon gyrobroyeur et puis j’ai regardé et j’ai vu que les herbes qui poussaient protégeaient les bonnes herbes.

 

En fait, ça évitait que les chevaux mangent totalement toutes les bonnes herbes et de mettre le terrain à nu finalement.

 

Du coup, je ne les ai pas coupées. Je les ai laissées. Les chevaux avaient du mal à attraper la bonne herbe parce qu’il fallait qu’ils passent à travers les mauvaises herbes pour attraper les bonnes. Et ça protégeait le terrain.

 

Je me suis dit laisse aller et laisse le terrain se défendre lui-même des agressions des chevaux.

 

ça ne fait pas un beau terrain, c’est certain. Ce n’est pas un beau Paddock Paradise.

 

Il y a des gens qui m’ont proposé de venir prendre des photos. Je leur ai dit ce n’est pas la peine, c’est vilain comme tout.

 

Mais je trouve ça vraiment exceptionnel. C’est-à-dire que mes chevaux vivent naturellement et sur un terrain qui n’est pas artificiel, qui reste naturel et avec toutes sortes d’animaux.

 

Et vous voyez qu’autour j’ai la chance de ne pas avoir trop de voisins, de n’avoir que des bois même si j’ai un voisin en face qui a aussi des chevaux.

 

ça permet qu’il surveille un peu les miens quand je ne suis pas là mais globalement, les chevaux se suffisent à eux-mêmes.

 

Voilà, ça me permet d’avoir des chevaux qui ont un super physique, une nourriture équilibrée sans compléments artificiels et ça me permet de ne pas les travailler régulièrement.

 

C’est-à-dire qu’actuellement, j’ai tous mes week-ends du mois de mai qui sont très pris et donc je suis absent.

 

Je ne monte pas les chevaux mais ça ne fait rien. Ils sont sur le terrain, ils font beaucoup de kilomètres et c’est le principe du Paddock Paradise justement.

 

Quand je les remonte, ils ont une forme éblouissante et sont quand même en condition physique. Ils sont prêts à travailler parce qu’ils bougent beaucoup.

 

C’est un peu ce que font les Normands quand ils vont chercher les chevaux au pré pour les sortir en compétition.

 

Au début, je me disais : c’est quand même incroyable, ils ne les montent pas de la semaine et le dimanche ils vont en concours.

 

Maintenant j’ai compris, je sais pourquoi. C’est tout simplement parce que les chevaux marchent toute la semaine donc ils font du sport et du coup ils sont en forme le week-end pour la compétition.

 

Voilà j’espère que les images seront à peu près correctes,  ce n’est pas très facile de tenir la caméra et de voir ce que l’on filme en même temps.

 

Donc si vous avez des questions n’hésitez pas à me les poser, si vous n’êtes pas d’accord avec moi dites-le également et on en discutera.

 

Et si vous voulez que je vous fasse d’autres vidéos dans ce style où je vous explique ma façon de voir les choses totalement différente de ce que vous pouvez trouver partout ailleurs eh bien, n’hésitez pas à me le dire.

 

Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser« . J’aide les cavaliers qui travaillent seuls à avoir un cheval heureux et motivé pour pratiquer une équitation sans contrainte grâce à la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique) car je pense que rien n’est plus important que la compréhension du cheval.

Ma conception du paddock paradise

 

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