L’incurvation du cheval existe-t-elle ?

Dans cette vidéo, je vais remettre en cause pas moins de trois théories qui circulent dans l’équitation dont deux totalement opposées.

Aujourd’hui, on va parler d’incurvation ; Est-ce que l’incurvation des chevaux existe réellement ?

Quand on tape « incurvation du cheval » sur Google, on trouve des dessins de chevaux incurvés de la tête à la queue mais ce ne sont que des dessins. On ne trouve pas de photos.      

Mais est-ce que le cheval peut vraiment s’incurver comme ça ?      

C’est ce que l’on va voir dans cette vidéo.      

Voilà ce qu’on trouve ; des tas de dessins du cheval qui s’incurve, de la tête à la queue. Le cheval s’arrondit sur son cercle. On est content de savoir ça et on trouve ça dans tous les manuels également.

Il existe même de grands théoriciens du dessin qui sont capables de vous dessiner des vertèbres qui se plient. C’est fabuleux ce qu’on peut trouver.

Et puis on trouve encore mieux ; « la jambe intérieure induit l’inflexion ».

On va parler de tout ça.    

Mais en fait, il y a une deuxième théorie qui nous explique que le cheval ne peut pas s’incurver.

Tout simplement parce que ses vertèbres ne sont pas mobiles sur le plan horizontal.      

Si vous regardez bien ce dessin qui montre la mobilité des vertèbres, vous vous rendrez compte qu’il n’y a quasiment pas de mobilité sur les vertèbres du dos, à part entre la dixième et la quinzième vertèbre, où il y a un tout petit peu de mobilité. Mais sinon, la colonne vertébrale ne peut pas se plier.

Donc la théorie numéro un de l’incurvation de la tête à la queue passe à la trappe.      

Tous les gens qui ont étudié l’anatomie savent parfaitement que les vertèbres du cheval ne lui permettent pas de se plier horizontalement.      

Alors ça, c’était la théorie numéro deux, mais ne vous réjouissez pas trop vite parce qu’en fait il y a aussi cette photo qui circule sur internet :

On y voit le cheval qui s’incurve.  

Alors il s’incurve ou il ne s’incurve pas le cheval ?

Eh bien là, dans ce cas précis, le cheval s’incurve parce que sa tête est ramenée très loin vers l’arrière.      

Mais quand vous montez normalement votre cheval, vous ne lui demandez jamais de mettre la tête à ce niveau-là. Vous lui demandez d’avoir la tête plutôt devant.      

Donc, j’en avais conclu hâtivement qu’un cheval ne peut pas s’incurver, sauf si on lui met la tête en arrière et j’étais content de ma découverte.       Sachant que là, vous voyez déjà que le cheval n’incurve pas l’arrière de son dos. L’incurvation se situe au niveau de la dixième à la quinzième vertèbre dorsale. Tout l’arrière reste droit.      

Donc déjà la première théorie, de toute façon, n’est pas juste.      

Mais là on voit que la deuxième n’est pas juste non plus, puisque le cheval peut s’incurver.      

Et puis, en discutant de ça avec Jean-Philippe Giacomini, un dresseur français vivant aux Etats-Unis, il m’a envoyé des photos qu’il a faites.

Et là, on voit que le cheval s’incurve alors qu’il n’a pas la tête sur le côté.      

Du coup, ça fait énormément réfléchir parce que jusque-là, je pensais que pour qu’un cheval s’incurve, il fallait qu’on lui tourne la tête de façon très importante.      

Et là, le cheval a la tête quasiment pas tournée et pourtant il s’incurve de la même façon que sur la photo précédente.      

Sachant, encore une fois, que les vertèbres dorsales ne bougent pas après la quinzième.      

Alors, j’ai trouvé ce schéma sur internet.

Donc là, on comprend que la tige vertébrale est rigide. Elle ne peut pas s’incurver. Mais elle peut quand même bouger à partir de la dixième dorsale.       On voit que le cheval peut se plier, même s’il ne peut pas s’incurver.      

Il y a des grands théoriciens de l’équitation qui disent que ce n’est pas possible. Eh bien c’est faux. Vous l’avez vu en photo.      

Alors maintenant, on va demander des explications au Docteur Giniaux : 

Comment c’est possible qu’un cheval s’incurve alors qu’en théorie les vertèbres ne peuvent pas bouger ?

« Ceci est censé représenter un segment de colonne vertébrale vue de dessus.      

Les processus épineux sont schématisés par les têtes des punaises rouges.      

Les corps vertébraux se trouvent donc indiqués par les pointes des punaises.      

La bande de papier blanc représente l’alignement des apophyses articulaires, qui étaient déjà en blanc dans la première partie.      

Si la colonne était rectiligne, sans courbure, on voit que le mouvement des facettes étant très limité, il serait difficile de la fléchir latéralement.      

Mais en fait le cheval a la colonne en position de cyphose.      

Et on voit que plus on monte son dos au travail, plus la latéro-flexion est facile.       

Moyennant une légère rotation des vertèbres entraînant les apophyses épineuses vers l’extérieur de la courbe.      

Donc les corps vertébraux vont à ce niveau vers l’intérieur de la courbe. »      

Sur ces photos, on voit très bien que quand le cheval s’incurve, la cage thoracique remonte vers l’intérieur puisqu’elle est attachée aux vertèbres.  

Ici on voit en orange l’incurvation à droite. La cage thoracique du cheval remonte vers la droite.    

Donc, deux conditions sont nécessaires pour pouvoir incurver un cheval :      

• • • • • la première, c’est de lui arrondir le dos.   Pour cela, il faut que l’encolure soit basse.

         

On voit sur cette image que plus l’encolure est basse, plus le dos remonte, et inversement.    

C’est l’encolure basse qui permet de remonter le dos.       

• • • Une fois que le dos est remonté, il faut laisser remonter la cage thoracique à l’intérieur du cercle en écartant la jambe intérieure.

C’est-à-dire que l’idée de dire que l’on va plier le cheval autour de la jambe intérieure est une ineptie :   si vous mettez votre jambe intérieure, vous empêchez la cage thoracique de remonter, et donc votre cheval ne peut pas se plier, tout simplement.  

Il est préférable de mettre la jambe extérieure pour pousser la cage thoracique.

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Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser ». J’accompagne les cavaliers à mieux comprendre et respecter leurs chevaux avec la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique) pour qu’ils obtiennent toujours de meilleurs résultats.