Quelle action des jambes à cheval ?
Voilà une question importante ; comment agir avec les jambes pour que le cheval avance ?
Alors tout d’abord, ce qu’il faut savoir c’est que les jambes ne sont pas impulsives chez 80% des chevaux.
Ça veut dire que le fait que les chevaux répondent à la jambe résulte d’un apprentissage.
C’est-à-dire que si on ne leur apprend pas, 80% des chevaux n’avanceront pas quand on mettra les jambes.
C’est pour ça qu’il y a des cavaliers qui au lieu de leur apprendre, mettent des éperons ou des grands coups de talons.
Si les grands coups de talon faisaient avancer les chevaux, il y a longtemps que ça se saurait. On voit par exemple dans certains centres équestres des poneys qui ramassent des grands coups de talons et qui n’avancent pas pour autant. ça n’a aucun intérêt.
En fait, ça résulte surtout d’une éducation. Cette éducation commence à pied en faisant céder le cheval à la pression des doigts.
J’ai fait plusieurs vidéos sur ce sujet.
Elle continue à cheval, en apprenant au cheval à bouger chacun de ses membres à partir de la jambe.
La jambe en avant pour l’antérieur et la jambe en arrière pour le postérieur.
Et ensuite, il y a en dernier recours la leçon de jambes. C’est-à-dire, une leçon que l’on donne au cheval pour lui apprendre que quand on met les jambes, quand on rapproche les mollets, il doit se porter en avant.
Le problème c’est que si votre cheval a le frein à main serré, vous pourrez mettre les jambes, il n’avancera pas.
Alors où est-ce que se trouve le frein à main chez les chevaux ?
Tout simplement dans l’avant-main.
Un cheval pour s’arrêter bloque son avant-main.
Si vous regardez les chevaux de western, ils bloquent l’avant-main et comme les postérieurs ne sont pas bloqués, ils viennent très fort sous la masse.
Mais c’est bien l’avant-main qui arrête le cheval, c’est l’avant-main qui freine, et le frein à main, le frein à pied également, est chez le cheval dans l’avant-main.
Donc pour un cheval qui n’avance, pas il y a deux hypothèses possibles :
- La première, ça provient de son mental, c’est un cheval qui manque de sang, donc d’énergie. Il y en a.
- Et puis la deuxième possibilité, c’est un blocage physique.
Alors le blocage physique, il est de trois sortes :
- La première sorte c’est déjà le blocage des épaules. J’ai montré dans des vidéos réservées aux abonnés comment débloquer les épaules. C’est très important.
Si les épaules sont bloquées, votre cheval ne peut pas avancer.
Ensuite vous avez les dernières cervicales et les premières thoraciques. Si elles sont bloquées, votre cheval ne peut pas avancer non plus.
Donc, il faut toujours commencer par là.
Quand vous avez un problème d’impulsion avec un cheval, avant même de vous occuper du mental, occupez-vous du physique.
Parce que souvent le problème est physique, c’est-à-dire que le cheval n’avance pas, tout simplement parce que le frein à main est serré. Il est bloqué.
Donc si le cheval a un blocage à l’intérieur, au niveau des dernières cervicales, premières thoraciques, voire même des épaules à cause d’une selle trop en avant par exemple, eh bien votre cheval, quoi que vous fassiez, il n’avancera pas.
Il n’avancera pas naturellement tant qu’il restera bloqué.
Donc on va écarter aujourd’hui le problème physique, qui est le premier point à traiter. Une fois que le problème physique est réglé, comment on fait pour faire avancer les chevaux ?
La plupart des gens agissent avec la jambe en arrière, c’est-à-dire même dans une bonne position où on est assis là, la jambe va être là, c’est déjà pour moi une jambe en arrière. Et donc à partir de là, si vous agissez là, vous agissez sur les postérieurs.
C’est bien beau parce que le moteur est derrière, c’est très bien, mais qu’est-ce- que vous allez faire ?
Si vous agissez ici sur les postérieurs, vous allez faire engager les postérieurs, et si les postérieurs engagent, eh bien le cheval va ralentir !
Pourquoi ? Parce qu’il se rassemble, et quand un cheval se rassemble, il ralentit. C’est mathématique, c’est physique.
Donc en fait, si vous voulez avancer c’est le contraire qu’il faut faire.
Il faut pousser le cheval au niveau des épaules.
C’est-à-dire qu’il faut avoir la jambe en avant, et c’est pour ça que nos anciens avaient la jambe très en avant. Et surtout ils agissaient aux sangles, pour accentuer le mouvement des antérieurs, puisqu’ils avaient des chevaux avec une très grosse impulsion.
C’était la caractéristique d’une certaine équitation de tradition Française comme me l’a confirmé le Colonel Carde qui a connu certains d’entre eux.
Et donc pour ça, ils agissaient aux sangles, et d’ailleurs Fillis disait que ses sangles, il les mettait en lambeaux. Parce qu’avec ses éperons, il agissait aux sangles, et donc les sangles se coupaient. Il avait bien compris que pour obtenir le mouvement en avant, il fallait libérer cette partie là. Alors à l’époque l’ostéopathie n’existait pas et il n’était pas en mesure de libérer les chevaux à ce niveau là. Donc ils les libéraient en agissant aux sangles, voire devant les sangles.
En faisant ça, vous allez avoir un cheval qui avance. Et par contre, si vous reculez la jambe vous allez engager les postérieurs.
Donc le fait d’engager et d’avancer, c’est incompatible.
C’est pour ça qu’on reproche dans les concours de dressage, aux cavaliers de dressage de ne pas avoir des chevaux engagés, mais ce n’est pas possible. On leur demande une telle impulsion, un tel mouvement en avant, que les chevaux ne peuvent pas être engagés.
Ce qu’il faut, c’est être capable d’alterner mouvement en avant et rassembler, selon les exercices.
Il y a des exercices où il faut avoir les postérieurs dessous, on recule nos jambes et puis il y a des exercices où il faut que le cheval avance et on avance nos jambes.
Ainsi, votre cheval comprendra et obéira parce que ça sera physiquement et techniquement correct.
Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui. Si vous voulez aller plus loin sur ce sujet, vous avez mon étude le générateur de mouvement en avant, qui est spécifique à ce problème là.
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