Dans cette vidéo nous allons voir comment galoper en sécurité.
Quelle est l’histoire ?
Lors d’un échange avec une personne qui me suit, celle-ci me disait qu’elle avait peur de galoper.
Alors je lui ai demandé pourquoi elle avait peur et elle m’a répondu à cause de la vitesse.
ça m’a beaucoup étonné parce qu’en fait mes chevaux galopent moins vite qu’ils ne trottent.
Je suis capable d’aller plus vite au trot que je ne vais au galop.
Donc pour moi la vitesse au galop, ce n’est pas vraiment un problème.
Quand vous regardez les trotteurs sur les champs de courses, ils vont très très vite.
Quand vous allez en extérieur, tout le monde a connu ça ; des chevaux qui galopent qui sont dépassés par des chevaux qui trottent.
En fait c’est une idée reçue qu’au galop on va forcément très vite. Ce n’est pas le cas.
Tout d’abord, si on ne veut pas aller vite il faut travailler le galop sur une surface réduite.
Plus la surface est réduite, plus le cheval doit faire d’effort pour galoper et moins il va galoper vite.
Il est clair qu’un cheval qui galope en cercle, il est rare qu’il nous embarque parce qu’il doit engager ses postérieur et se tenir.
En plus on a la possibilité dans ce cas de faire chasser les hanches vers l’extérieur et donc de le désengager.
On dit désengager mais en réalité on devrait dire plutôt engager le postérieur interne, puisque c’est comme ça qu’on obtient l’équilibre justement, en engageant le postérieur interne, c’est-à-dire en faisant de l’épaule en dedans sur le cercle.
J’ai déjà expliqué ça dans une précédente vidéo.
Je ne pense pas que la vitesse soit un réel problème.
C’est plutôt le contrôle du cheval qui pose problème.
Le réflexe pour ralentir un cheval c’est de tirer sur les rênes. On a tous ce réflexe-là.
Or les rênes sont impulsives.
C’est ce que j’explique dans mon étude Le Générateur de Mouvement en Avant.
Plus vous tirez et plus votre cheval va tirer.
Pour tirer il faut être deux disait mon moniteur qui était un ancien jockey justement.
C’est un concept que j’avais du mal à comprendre en fait puisque je me disais si je ne tire pas mon cheval va partir comme un fou et c’était la réalité.
Donc qu’est-ce-qu’il faut faire ?
La fausse solution c’est de mettre un mors plus dur, une bride ou des enrênements parce que là on s’éloigne du naturel (et de l’équitation non violente).
Et comme dans notre équitation, on recherche ce qui est naturel, si l’on va vers des artifices avec des enrênements, des mors et tout ce qui peut être inventé par les marchands de matériel eh bien on s’éloigne du naturel.
Et on s’éloigne également de la simplicité.
Donc moi, qu’est-ce-que je vous propose ?
Déjà quand mon cheval m’embarque, je le laisse partir sur quelques foulées sans rien faire, à condition évidemment que ça ne soit pas dangereux.
Je le laisse partir et je l’observe.
Comme ça je vois si mon cheval va avoir tendance à ralentir en se disant tiens il ne veut pas jouer aujourd’hui donc j’arrête, je ralentis et du coup le problème est réglé.
Ou alors je vois que mon cheval continue à accélérer et s’énerve vraiment et là je vais commencer à intervenir.
Qu’est-ce-que je vais faire pour intervenir s’il ne ralentit pas de lui-même ?
Eh bien, je le reprends par intermittence en montant mes mains en direction de mes épaules.
Je vais me mettre comme ça ; je tiens mes rênes même à deux doigts à la limite. Pas forcément besoin d’empoigner les rênes, même à deux doigts je peux vous le faire sans problème.
Je tiens les rênes et je monte les mains vers mes épaules et je relâche, et j’agis par intermittence beaucoup plus vite que ce que je suis en train de vous montrer là, bien sûr.
Alors quand je fais ça je me mets en suspension. L’idée c’est de se servir de la puissance du cheval pour le contrôler.
C’est la même chose que dans les arts martiaux ; on se sert de la puissance de l’adversaire pour le contrôler et en équitation on a la chance d’avoir cinq cents kilos minimum de puissance.
Donc si on arrive à contrôler cette puissance, avec deux doigts on arrête un cheval embarqué, ce n’est pas un problème.
Comment je fais ?
En fait, je n’interviens que quand les antérieurs sont en l’air.
C’est assez difficile à sentir et c’est un concept que je n’ai découvert que très récemment quand j’ai voulu apprendre à ma jument le galop en arrière.
Pourquoi ? Parce que Beudant disait que pour galoper en arrière il faut demander, lorsque les antérieurs sont en l’air, à ce que le cheval les repose quelques centimètres en arrière de leurs traces.
On intervient donc quand les antérieurs sont en l’air.
J’ai voulu essayer ça et je me suis très vite aperçu que j’intervenais à l’inverse ; c’est-à-dire quand les antérieurs étaient au sol.
Pourquoi ça ?
Tout simplement parce que quand les antérieurs sont au sol, le garrot remonte.
On a l’impression quand un cheval galope que quand il monte les antérieurs, il monte le garrot.
La réalité c’est exactement l’inverse ;
Quand votre cheval monte le garrot il descend les antérieurs et quand il monte les antérieurs il descend le garrot.
Comme je me fiais au garrot, je faisais l’inverse de ce qu’il faut faire.
C’est-à-dire que je pensais que quand le garrot montait, ma jument montait ses antérieurs.
On a l’impression que les chevaux galopent comme ça. C’est totalement faux.
J’ai découvert ça il y a très peu de temps et c’est un concept fondamental.
Maintenant, j’arrête ma jument même trop facilement puisque du coup quand je veux galoper en arrière, elle s’arrête si je n’ai pas une impulsion de folie.
La solution au début c’est de regarder les antérieurs, pour voir à quel moment ils se lèvent. Ça vous aidera, et à ce moment-là vous intervenez.
Les antérieurs se lèvent, le garrot descend et là vous intervenez et vous relâchez immédiatement. Dès que les antérieurs retrouvent le sol vous devez avoir relâché.
Vous intervenez par intermittence.
Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui dans cette vidéo sur le galop, sachant que le galop c’est aussi un problème psychologique du cavalier.
Mais là, j’ai voulu vous parler de technique équestre pure ce qui m’arrive de temps en temps quand même, pour que vous ayez les outils.
Parce que pour avoir confiance dans le travail au galop il faut avoir les bons outils. Il faut être capable de se dire, mon cheval m’embarque mais je l’arrête quand je veux.
Quand votre cheval va plus vite que ce que vous voulez, vous embarque, vous ne devez pas forcément intervenir mais vous devez vous dire ; je l’arrête quand je veux.
Pour ça il vous faut des techniques. Et ces techniques c’est ce que je viens de vous donner aujourd’hui c’est-à-dire :
- agir par intermittence,
- agir en direction des épaules
- et agir quand les antérieurs sont en l’air.
Et puis surtout, travailler sur une petite surface pour ne pas prendre de risque de se faire embarquer, c’est beaucoup plus sûr.
Mais si vous êtes en extérieur forcément vous augmentez les risques et vous augmentez les problèmes et en plus vous ne pouvez pas tourner parce que vous êtes dans des chemins. Vous ne pouvez pas tourner sans risque de vous casser la figure.
Ça m’est arrivé plus d’une fois de glisser et de faire glisser mon cheval en essayant de tourner au bout d’un chemin parce qu’il y avait la route qui arrivait et mes chevaux se sont fauchés et sont tombés.
Donc je ne vous conseille pas ça.
Il vaut mieux apprendre à arrêter son cheval en ligne droite avec la méthode que je viens de vous expliquer et qui fonctionne.
Pour aller plus loin sur la psychologie du cavalier, j’ai créé deux études : Le Générateur de Confiance et Le Générateur de Connexion.