Découvrez ma méthode EXACTE de préparation des chevaux pour gagner en saut d’obstacles.

Aujourd’hui, je réponds à une question qui m’a été posée sur le saut d’obstacles :

« Avez-vous la solution magique pour que mon cheval aime sauter, voire enchaîner de temps en temps max une prépa 80 ? »

« Il paraît que n’importe quel cheval en est capable« . Alors ça je vous rassure, 80 cm, à condition que le cheval soit à peu près bien physiquement, ça doit être possible à réaliser sans trop de problèmes.

« bien sûr sans lui mettre des œillères« . Bon, les œillères ça ne sert pas à grand chose de toute façon.

« et la cravache au cul« . ça c’est déjà autre chose.

« et bien sûr en concours officiel« . Tant qu’à faire !

« en lui donnant l’envie d’aller se présenter à la cabine du jury« . La effectivement, on est dans la magie.

« franchir la ligne de départ« . La ligne de départ, ce n’est pas trop un problème parce que de toute façon le cheval ne la voit pas.

« les monstrueux obstacles de couleurs vives« . OK.

« et la ligne d’arrivée« . La ligne d’arrivée, c’est pareil que la ligne de départ, il ne la voit pas.

« tout ça en restant motivé » bien sûr.

« mais vu qu’on m’a dit qu’il n’a pas de dos, ça ne sert à rien de perdre son temps« .

Bien. On va reprendre ça depuis le début :

pour sauter 80 cm, le cheval n’a pas forcément besoin d’avoir du dos. Franchement, ce n’est pas le critère numéro un.

Mais si vous voulez que votre cheval ait du dos, il y a deux choses à faire :

• La première, c’est de le travailler régulièrement. Un cheval ça doit marcher normalement 16 heures par jour donc il y a de la marge.
• Ensuite, le monter en fractionné parce que c’est en le montant en fractionné que vous allez refaire le dos.

Je le dis tout le temps mais c’est important, un cheval qui n’a pas de dos, c’est qu’il est mal travaillé ou qu’il n’est pas assez travaillé, ou les deux.

Ça c’est le premier point ; le dos. Donc on va passer sur le critère du dos et on va aller au deuxième point.

Comment on va lui donner l’envie de sauter ?

Là-dessus, j’ai une technique toute simple :

il suffit de terminer toutes ses séances de travail par un obstacle.

Quand je dis terminer c’est qu’à peine sauté, quelques foulées plus tard, vous descendez de cheval. Dès que c’est possible, dès que vous êtes capable de remettre votre cheval à l’arrêt, vous descendez. Il faut vraiment que le cheval fasse le lien entre l’obstacle et la cessation du travail.

Il ne s’agit pas de sauter puis de marcher trois minutes au pas avant de descendre, il faut descendre tout de suite et dessangler. Quitte à le marcher en main s’il a un peu chaud.

Ça s’appelle un conditionnement.

Il faut que le cheval fasse le lien entre le fait de sauter un obstacle et d’être débarrassé du travail.

C’est la meilleure méthode que je connaisse. On ne peut pas faire mieux pour qu’un cheval aime sauter.

Vous pouvez lui donner des friandises si vous voulez, mais la méthode la plus simple c’est celle-là.

On passe à la suite. Elle me dit « je n’ai qu’un rond de longe« . Ca tombe bien parce que pour apprendre à un cheval à sauter le rond de longe c’est vraiment idéal.

Pourquoi ?

Parce que j’apprends à mes chevaux à sauter à la longe au trot.

ça n’a que des avantages :

• d’abord il n’y a pas le cavalier qui gène le cheval,
• ensuite le cheval apprend à placer sa battue parce qu’au trot,ce n’est pas très compliqué,
• ensuite il apprend à rester calme,
• il apprend à monter les épaules,
• il apprend à basculer au dessus de l’obstacle,
• Il apprend à prendre du style
• et à être autonome.

Parce que c’est bien beau de vouloir motiver un cheval à sauter, mais s’il ne sait pas sauter, la motivation, il va vite la perdre.

Donc il est super important que le cheval ait un style à l’obstacle et avec un rond de longe on peut atteindre cet objectif. Ensuite, quand le cheval est à l’aise, vous pouvez commencer à sauter monté.

Vous n’êtes pas encore rendus aux concours officiels, évidemment. Ça va prendre un peu de temps parce qu’il faut déjà être à l’aise chez soi. C’est la première chose.

Et pour être à l’aise chez soi, ça commence par des barres par terre.

Jusqu’à un parcours de barres par terre, quand vous êtes vraiment à l’aise.

Ensuite, ça continue par des combinaisons pour travailler les hauteurs. Trois obstacles, quatre obstacles avec une entrée facile. Toujours une entrée facile.

Une fois que vous en êtes là, vous allez assembler les deux en faisant un petit parcours, le plus petit possible et vous montez progressivement.

Quand vous avez ça, il faut aller travailler en extérieur. Parce qu’en restant chez vous, vous n’allez pas les habituer à la cabine du jury.

Donc il va falloir aller dehors. Il va falloir aller dans des endroits que le cheval ne connaît pas, dans d’autres clubs et les faire passer près des cabines de jury,

Là où il y a du bruit, où il y a du monde, des tracteurs, n’importe où.

Il faut que les chevaux s’habituent à tout ça.

Mais pas pour leur faire faire des parcours, on n’en est pas là. Si on veut sauter 80 cm en concours officiel, on ne commence pas en montrant tout à la fois au cheval à 80 cm. Parce que sinon il n’y a pas de progression.

Vous sortez en extérieur sans rien exiger. Vous allez juste lui demander de ne pas avoir peur de la cabine du jury, de ne pas avoir peur des spectateurs, des autres chevaux, du bruit, de la lice…

Une fois que vous avez ça, vous allez pouvoir faire le même travail qu’à la maison en extérieur.

Et quand vous maîtrisez tout ça, vous allez pouvoir monter jusqu’à 80 cm.

Quand vous allez arriver à 80 cm, vous pourrez aller en concours officiel.

Vous voyez bien que la progression va permettre tout naturellement de sortir en concours officiel sans vraiment faire de différence entre ce qui est un concours officiel ou pas, puisqu’il aura vu à peu près tout avant.

Les cavaliers de jeunes chevaux ne font pas autre chose. Quand ils ont des jeunes chevaux à sortir ils vont chez d’autres cavaliers ou ils vont faire des stages.

Ils sortent en extérieur pour que les chevaux s’habituent à voir du monde, à voir du bruit, à voir des terrains, à voir des obstacles de différentes couleurs.

Mais on ne commence pas par l’envers en mettant un parcours à 80 cm en extérieur et en officiel pour donner la motivation à un cheval. Ce n’est pas comme ça que ça marche.

Il faut faire l’inverse. Il faut avancer progressivement par étapes les plus petites possibles.

Et ça ne prend pas des mois en faisant comme ça. Mais il faut respecter cette étape ; sortir plusieurs fois à l’extérieur, voir comment le cheval réagit, comment il se comporte. Et à partir de là, vous pouvez envisager d’aller en concours officiel. Ce n’est pas plus compliqué que ça.

Un cheval sur 80 cm, même s’il perd tous ses moyens, il a encore la possibilité de le faire. Mais ce qui se passe c’est que si on le brusque, si on saute des étapes, eh bien, même 80 cm il ne le fera pas.

Ou alors il le fera avec la cravache au cul, comme dit la personne dans le message.

Donc ça c’est une technique de saut d’obstacles qui fonctionne. Mettez-la en pratique, vous verrez que ça marche.

Elle vous permet de sortir sans faute de tous vos parcours, 4 points maximum, avec des chevaux en confiance qui connaissent leur métier parce qu’ils ont sauté à la longe, parce qu’ils ont appris la hauteur sur des combinaisons.

Vous pouvez monter très gros sur des combinaisons, tant que le cheval reste en confiance.

Et puis, parce que vous avez travaillé vos gammes.

Parce qu’un couple cheval / cavalier, c’est comme un musicien. Il doit travailler ses gammes. ça se fait sur des enchaînements de barres par terre.

J’espère que cette personne aura trouvé la solution « miracle » à son problème et qu’elle va nous tenir au courant. Qu’elle nous dira si elle a réussi à faire son parcours officiel de 80 cm.

Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser« . J’aide les cavaliers qui travaillent seuls à avoir un cheval heureux et motivé pour pratiquer une équitation sans contrainte grâce à la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique) car je pense que rien n’est plus important que la compréhension du cheval.