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Mon Cheval Rétive

 

Aujourd’hui j’ai envie de vous raconter une mésaventure qui m’est arrivée avec ma jument et comment j’ai réglé le problème.


Alors vous savez que j’aime bien vous raconter les problèmes que je rencontre, parce que vous raconter tout ce qui va bien, ça ne vous fera pas évoluer et moi non plus.

Donc là, ma jument a repris le travail après six mois d’arrêt et comme c’est une jument qui est de nature relativement rétive, bien évidemment, j’ai eu quelques soucis.

Au début je n’ai pas eu de problèmes. J’ai travaillé en extérieur dans des chemins en ligne droite.

Et puis la semaine dernière, je suis passé près d’un champ. Le terrain était bon. Je me suis dis ; je vais faire un tour de galop à chaque main dans le champ.

Un grand cercle de 30 mètres de diamètre environ.

J’ai mis ma jument au galop sans préparation. Je n’étais pas tellement concentré, en fait.

La jument fait une moitié de cercle et s’arrête. Elle refuse de rester au galop.

Alors vous savez que je monte sans cravache, que je n’aime pas mettre des coups de talon et que donc il fallait que je trouve une solution.

Du coup, je réfléchis. Je me dis qu’est-ce qui se passe ?

Je vais essayer à l’autre main.

A l’autre main, je fais un demi-tour au galop. J’arrive à la moitié du cercle. La jument s’arrête à nouveau.

Je vais donc vous expliquer ma méthode douce par rapport à ce genre de problème.

Tout d’abord, j’ai commencé par descendre.

Alors vous allez me dire, ah non mais quel malheur, il ne faut surtout pas descendre parce que la jument va prendre le vice et puis après on ne pourra plus rien en faire, ça sera fini.

Alors ça, c’est un fantasme.

La réalité, c’est que si je m’étais battu avec ma jument, là oui il y aurait eu un vrai problème parce que j’aurais ancré le fait que ma jument refuse d’avancer avec le fait que je la frappe.

Et ça, ça aurait été un ancrage négatif et après j’aurais eu du mal à m’en sortir.

Pourquoi je suis descendu ?

Tout simplement pour vérifier les premières thoraciques.

Parce que souvent un cheval qui ne veut pas avancer, ce sont les premières thoraciques qui sont bloquées.

Et comme ma jument a repris le travail récemment, je n’avais pas pris le temps de vérifier ça.

C’est donc la première chose que j’ai faite.

Il s’est trouvé que les thoraciques n’avaient aucun problème.

La deuxième chose à faire, c’est de vérifier que la selle n’était pas trop sur les épaules parce que ça pourrait être douloureux et ça aurait pu l’empêcher d’avancer.

Avant de remonter, j’ai réfléchi et je me suis dit : Si ma jument a un problème au galop, j’ai forcément le problème à l’allure inférieure, c’est-à-dire au trot.

Et comme je n’avais pas pris de précautions, que j’avais demandé directement le galop, je me suis dit, on va le faire au trot, comme ça je vais voir si je n’ai pas un souci.

Et effectivement, j’avais bien un souci au trot.

C’est-à-dire que ma jument passait derrière moi à l’endroit où elle s’arrêtait au galop. Elle ne s’arrêtait pas. C’était difficile de le sentir, mais je sentais qu’à cet endroit-là la jument passait derrière moi.

J’ai donc commencé à la mettre au trot devant moi et faire attention qu’au passage de cet endroit, la jument ne passe pas derrière moi.

C’est très important de descendre à l’allure inférieure quand on a un problème avec un cheval parce que souvent, si on a le problème à une allure, on a le même problème à l’allure inférieure.

Et donc, il ne faut pas avoir peur de redescendre à l’allure inférieure et de recommencer.

J’ai donc demandé au trot à main gauche que ma jument soit bien devant moi.

Une fois que j’ai eu ça, je suis parti au galop et elle m’a fait un tour au galop sans aucun problème.

Je me suis donc arrêté, j’ai changé de main et j’ai refait la même chose à l’autre main.

Là, elle était bien devant moi au trot, même trop devant moi.

Je suis parti au galop, elle a fait un demi tour et elle s’est arrêtée.

Et là je me suis dit, tu as une autre technique, c’est la technique de la contradiction.

C’est-à-dire que si ton cheval ne veut pas avancer, fais le reculer.

Comme le reculer est plus fatigant que d’avancer, très vite la jument va comprendre qu’elle fatiguera moins en avançant qu’en reculant.

Donc, quand elle s’est arrêtée, j’ai demandé un reculer sur une quinzaine de mètres, sans me fâcher, en restant très gentil, mais j’ai demandé un reculer assez important.

La jument m’a donné ce reculer. Je suis reparti au trot. Je l’ai remise devant moi, j’ai repris le galop et j’ai fait mon cercle au galop sans aucun problème et j’ai arrêté là-dessus.

Le lendemain, j’ai recommencé pour voir si la leçon avait été efficace et la jument m’a fait plusieurs cercles à chaque main, des changements de pied, des huit. J’ai obtenu tout ce que j’ai voulu dans ce pré, sans aucun problème et sans bagarre.

Vous voyez que le fait que je sois descendu au début n’a absolument pas perturbé ma jument.

Je n’ai pas dégradé la relation avec elle.

Tout ce qui m’intéresse avec cette jument, c’est qu’elle soit motivée pour faire ce que je lui demande.

Et dans ce cas-là, quand j’ai la motivation, je n’ai plus besoin de mettre des jambes, de cravache, de mains. Je n’ai besoin de rien.

Le tout c’est de trouver comment motiver les chevaux et c’est ce que j’essaye de vous expliquer dans mes vidéos et dans le Générateur de Connexion.


Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser« .J’aide les cavaliers qui travaillent seuls à avoir un cheval heureux et motivé pour pratiquer une équitation sans contrainte grâce à la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique) car je pense que rien n’est plus important que la compréhension du cheval.

[Cas pratique] Ma propre jument s'arrête

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