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Faut-il être le leader de son cheval ?

 

Aujourd’hui, on va parler de leadership.

Dans un troupeau il y a toujours un leader, un dominant. 

 

Le leader, c’est celui qui commande le troupeau. C’est celui pour qui le troupeau est prêt à se jeter dans le feu, à se jeter à l’eau, à faire n’importe quoi s’il le demande.

 

Le troupeau suit toujours son leader.

 

L’idée est intéressante parce que ça simplifie beaucoup de choses ;

 

Si vous devenez le leader de votre cheval, il va vous suivre même dans le feu. Il va vous écouter et tout ira bien.

 

ça paraît très séduisant.

 

Le problème c’est que pour devenir leader, le cheval dominant est violent.

 

Il est violent avec les autres chevaux. C’est le premier inconvénient.

 

C’est-à-dire que si vous voulez être le leader de votre cheval, vous allez devoir faire comme lui, c’est-à-dire être violent.

 

Le deuxième problème, c’est que les chevaux acceptent très bien un dominant en tant que congénère, mais ils ne comprennent absolument pas pourquoi nous voulons être dominant par rapport à eux.

 

Et puis le troisième point, c’est que le fait d’avoir un leader fait que le troupeau ne réfléchit plus.

 

Or, ça me gêne énormément qu’un cheval ne réfléchisse pas.

 

De ce fait, je ne cherche pas à être le leader de mes chevaux parce que je considère que c’est assez négatif et qu’à partir du moment où je n’ai pas de bâton dans les mains ni d’éperons, je n’ai pas les moyens d’être coercitif avec eux.

 

Donc je préfère essayer de faire grandir mes chevaux plutôt que de prendre le dessus sur eux.

 

En effet, les faire grandir a l’avantage de les faire progresser et cette idée de faire progresser les chevaux, autant que l’on progresse nous-mêmes, me plait beaucoup.

 

Être le leader de son cheval, c’est lui apprendre des choses de manière à ce qu’il devienne confiant, qu’il ait confiance en lui.

 

En échangeant avec une membre du groupe élite, je me suis aperçu qu’effectivement la plupart des chevaux manquent énormément de confiance en eux.

 

C’est pour cela qu’ils ont besoin d’un leader. Parce que le leader va leur donner confiance.

 

Mais c’est une confiance aveugle, c’est-à-dire que les chevaux sans leur leader n’ont plus de confiance du tout.

 

Ce n’est absolument pas ce que je recherche.

 

Ce que je veux, c’est que les chevaux grandissent, c’est-à-dire qu’ils prennent confiance en leurs possibilités, en leurs moyens.

 

Si le cheval a confiance en lui, il va pouvoir donner de grandes choses de lui-même et ne pas attendre sur le cavalier pour les lui faire faire.

 

Récemment, j’étais dans un chemin que ma jument a l’habitude de prendre et il y avait une très grosse pierre qui était tombée au milieu du chemin.

 

Je n’ai absolument rien fait et ma jument s’est approchée doucement. A une époque, elle se serait arrêtée, elle aurait refusé d’avancer.

 

Là, elle s’est mise à ronfler, mais elle ne s’est jamais arrêtée d’avancer vers le rocher,

 

J’ai beaucoup apprécié ça, parce qu’elle est passée à côté du rocher, toujours en ronflant, mais elle est passée.

 

Je n’ai rien fait, ni avec mes jambes, ni avec mes mains, ni avec mon assiette, la jument s’est débrouillée absolument toute seule.

 

Et là je me suis dit, c’est un vrai progrès parce que ma jument a pris confiance. Et pas confiance en moi mais confiance en elle, puisque moi je n’ai rien demandé.

 

Vous voyez la différence de philosophie, la différence de recherche.

 

J’ai fait beaucoup de vidéos pour expliquer comment faire grandir ses chevaux, comment être le coach de ses chevaux.

 

Mais vous voyez que je préfère de très loin être le coach, faire grandir mes chevaux, plutôt qu’être leur leader et qu’ils s’appuient sur moi.

 

Parce qu’en fait, ils ont bien plus de capacités que ce que moi je peux leur faire faire.

 

Par exemple, si je veux sauter des obstacles, ils sont bien meilleurs que moi. Ils voient bien mieux la bonne foulée que moi et ils savent bien mieux quel équilibre ils doivent avoir.

 

J’ai juste à les responsabiliser et à leur faire prendre confiance.

 

Bien sûr, il faut leur donner du métier, j’ai fait des vidéos sur le saut d’obstacles. Il faut leur donner du style. Il faut que les chevaux aient confiance dans leurs moyens et ensuite ils le font tout seuls.

 

On n’a plus besoin d’intervenir et ça change tout.

 

Quand vous êtes le leader, votre cheval, attend après vous. Si vous faites une erreur, il ne vous fera plus confiance parce qu’il va avoir une mauvaise expérience.

 

Et puis vous, ça vous met une pression terrible parce que vous n’avez plus droit à l’erreur.

Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser« . J’aide les cavaliers qui travaillent seuls à avoir un cheval heureux et motivé pour pratiquer une équitation sans contrainte grâce à la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique) car je pense que rien n’est plus important que la compréhension du cheval.

Faut-il être le leader de son cheval

 

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