Résister ou céder à la pression de son cheval, telle est la question d’aujourd’hui.
Alors ça y est, ma jument est remise au travail.
Elle a encore un peu mal à l’œil droit mais ça va quand même mieux, on va pouvoir retravailler.
Je vais vous parler de pression pour faire écho à ce qu’on a vu la semaine dernière ; une pétition qui tourne sur les abus de la muserolle.
Plus vous mettez de pression à un cheval et plus il va vous mettre de pression en retour.
Mon enseignant qui était un ancien jockey disait toujours : « pour tirer, il faut être deux« .
Ce qui veut dire que pour qu’un cheval tire, il faut soi-même tirer de l’autre côté et inversement.
Donc si vous ne voulez pas que votre cheval résiste, il suffit de ne pas mettre de pression vous-même.
J’aime bien l’équitation éthologique parce qu’elle apprend aux chevaux à céder à la pression.
Et c’est peut-être ce qu’il y a de plus important à apprendre aux chevaux.
qu’ils doivent céder quand on met une pression et ne doivent pas résister.
C’est l’éducation qui fait qu’on arrive à ça.
Mais la meilleure solution pour ne pas avoir de résistance, c’est tout simplement de mettre le minimum de pression.
C’est-à-dire faire obéir ses chevaux par l’habitude, par le travail, par la pensée, de manière à ce qu’on n’ait pas à se battre contre eux et à aller dans une escalade de mors toujours plus durs, de muserolles toujours plus dures, d’enrênements toujours plus durs.
Parce qu’en fait, si vous allez dans cette escalade là, il n’y a pas de limite.
Plus vous mettez de pression et plus votre cheval vous met de pression en retour.
C’est une roue sans fin.
Vous devez donc apprendre aux chevaux à céder à la pression à la jambe ou à la main.
Ne pas mettre de pression, c’est ça la légèreté.
La légèreté, c’est mettre le moins de pression possible.
Parce que chaque fois que vous allez mettre une pression, votre cheval va forcément résister.
Sauf s’il est vraiment très bien éduqué et à ce moment-là, il va céder.
Mais ça ne se fait pas comme ça, ça va demander des années pour que votre cheval cède complètement à chacune des pressions que vous allez mettre.
Donc le mieux, c’est quand même d’être léger et de ne pas aller toujours vers plus de pression.
C’est-à-dire que si votre cheval refuse d’avancer, ce n’est pas en mettant plus fort les jambes qu’il va avancer plus.
C’est en lui apprenant à avancer avec une indication.
Prenons l’exemple d’un cheval qui embarque.
Si dès que votre cheval vous embarque, vous mettez le contact et vous le reprenez, il va prendre appui sur votre main et vous embarquer encore plus.
Et quand il sera dans une très grande vitesse vous ne pourrez plus rien faire.
En fait, un cheval qui embarque, il vaut mieux le laisser partir sur quelques foulées.
Une fois qu’il a fait trois ou quatre foulées, vous pouvez commencer à reprendre mais laissez-le partir au début parce que si vous empoignez le cheval tout de suite, il va résister et il va vous amener.
Parce qu’un cheval qui embarque ne demande que ça en fait ; que vous lui donniez un appui. Parce qu’il est bien plus fort que vous et forcément l’appui va l’amener beaucoup plus loin. Il va se servir de votre appui.
Donc ne pas mettre de résistance est le meilleur moyen pour que vous ayez des chevaux qui restent légers.
Et puis, apprenez-leur à céder tout simplement à pied. Ça s’apprend à pied la cession à la pression.
Ensuite, ça peut se perfectionner à cheval.
La cession à la pression c’est : poil, peau, muscle, os.
On touche le poil, elle ne réagit pas. On touche la peau, elle ne réagit pas. On touche le muscle. Voilà, elle réagit, on relâche tout de suite.
C’est ça, céder à la pression et ça peut se faire sur n’importe quelle partie du corps du cheval.
C’est ce qui permet d’avoir un cheval léger aux aides.
Vous pouvez le faire de la même façon à cheval ; c’est-à-dire avec votre jambe ; poils, peau, muscle, os.
Mais encore une fois, essayez d’éviter les pressions parce qu’à chaque pression, votre cheval aura tendance à se mettre en opposition.
Et donc ce n’est pas du tout ce que l’on veut. Ce n’est pas la peine de lui apprendre ça.
Et si votre cheval a tendance à le faire, ne luttez pas contre lui, ne lui donnez pas de résistance.
Parce que si vous lui mettez une résistance, vous ne résoudrez jamais le problème.
Jaime bien ce texte.
article très juste , je dois dire que j’ai eu la chance d’avoir un moniteur qui pensait de meme