Les 7 clés de la préparation mentale de Pierre Durand et Jappeloup
On va commencer par les Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, pour finir par les Jeux olympiques de Séoul en 1988.
Cette histoire est légendaire puisqu’elle a fait l’objet d’un film avec Guillaume Canet.
Ce qui est intéressant, c’est que Pierre Durand n’est pas un cavalier professionnel au sens où on l’entend généralement. C’est-à-dire qu’il ne monte pas dix chevaux par jour, puisqu’il était syndic de faillite, administrateur judiciaire pour les entreprises.
Donc, il avait un travail à plein temps à côté de son activité équestre.
Il ne pouvait pas passer ses journées à monter à cheval et il devait absolument développer une technique mentale pour pouvoir gagner les Jeux olympiques et c’est exactement ce qu’il a fait.
On va commencer par les Jeux olympiques de Los Angeles en août 1984.
Là, Pierre Durand est dans la deuxième manche de la finale par équipe. Il monte pour la médaille de bronze et il est très stressé.
Le un se passe bien mais on voit tout de suite après qu’il rate son virage avant le deux. Vous voyez le cheval qui sort ses hanches à l’extérieur, qui ne s’engage pas. Le cheval touche l’obstacle. Il commence à s’énerver. Pierre Durand aussi d’ailleurs. Il secoue ses mains, casse ses foulées.
Le trois se passe à peu près bien et là c’est la catastrophe, le cheval ne comprends plus rien et s’écrase dans l’obstacle quatre.
Pierre Durand se fâche. On voit qu’il tire fort sur les rênes. Il remet le cheval en équilibre et passe le cinq qui est énorme.
Et puis le parcours semble aller mieux. Je pense qu’ils sont toujours en course pour la médaille.
Là, un double. Une faute à l’entrée. Ça ne se passe pas au mieux.
Et là, Pierre Durand se fâche. Le cheval ne comprends plus et c’est la catastrophe. C’est la chute sur les Jeux olympiques qui va faire le tour du monde. Le cheval a perdu son filet.
« Donc j’allais dire que l’on n’est pas taillé pour le costume que l’on a bien voulu me demander de porter. »
Quatre ans plus tard…
« Évidemment, j’aborde les Jeux olympiques avec un capital confiance qui n’est pas comparable à celui des Jeux olympiques de Los Angeles. »
Jeux olympiques de Séoul, 2 octobre 1988.
Là, on va voir un parcours totalement différent. On voit un cavalier libéré, totalement en confiance, avec des abords qui tombent juste. Un cheval très en confiance, très à l’écoute, très aux ordres.
Vous voyez ; pas d’actions de main intempestives, un super tracé. Une cadence un peu lente, voulue par le cavalier pour ne pas prendre le risque de faire des fautes.
Et on voit tout de suite que sur le très gros triple, l’abord va être complètement différent même si il ouvre un peu à l’entrée mais il est assez gros.
Tout se passe merveilleusement bien. Ça n’a rien à voir avec Los Angeles. Le cavalier n’est pas du tout dans la même attitude mentale. Tout est sous contrôle. Rien ne peut leur arriver. Et on va le voir sur l’avant-dernier, justement.
Là, cette ligne est énorme. Le cavalier prend son temps, il sait qu’il a droit à du temps dépassé et il a une très bonne cadence.
Là, il se rapproche un peu. Il touche l’obstacle mais ça passe.
Le dernier, il l’assure et tout va bien. Il est champion Olympique !
Alors que s’est-il passé en quatre ans pour qu’il y ait une telle différence, un tel changement de mentalité du cavalier ?
C’est ce que nous allons voir tout de suite avec les 7 clés du changement mental de Pierre Durand.
La clé numéro un, Pierre Durand insiste beaucoup sur ce point dans son livre, « Propos débridés sur le cheval » dans lequel il raconte tout son parcours, c’est écouter son intuition.
Parce que l’intuition a toujours raison. Quand on pense que l’intuition a tort, c’est parce qu’on a mis du mental dessus. Mais l’intuition a des capacités bien plus importantes que notre mental pour détecter les choses.
L’intuition se trouve dans notre cerveau reptilien qui capte énormément de choses. Un million de fois plus que notre cerveau conscient.
Donc écouter son intuition, c’est la base et c’est très important.
Le deuxième point, c’est éduquer sa volonté.
Pour Pierre Durand, ça veut dire faire des choses qu’on n’a pas forcément envie ou se priver de choses pour être capable d’être fort mentalement.
C’est par exemple se priver d’un aliment qu’on aime bien. Etre capable de prendre une douche froide.
C’est très important pour les sportifs d’avoir cette force mentale.
Le troisième point, c’est avoir une check-list des choses à faire.
Ça me paraît essentiel. J’en avais aussi une en compétition. Avoir une check-list pour être sûr de ne rien oublier, de faire les choses dans l’ordre et avoir un confort mental. Ne pas risquer d’oublier et ne pas polluer son esprit. Tout est déjà pré programmé, pré écrit.
Le quatrième point, c’est la visualisation positive.
Pendant un an avant la compétition de Séoul, il a visualisé le parcours parfait. Il s’est même rendu à Séoul en janvier 1988 pour visiter le stade. Pendant deux heures, il est resté sur la pelouse par -15° juste pour visualiser la compétition, les parcours, les tribunes et tout l’environnement, de manière à s’imaginer réaliser le parcours parfait spécifiquement sur ce stade.
Et même la remise des prix. Parce qu’il faut toujours faire comme si c’était déjà réalisé. Comme si on avait déjà atteint l’objectif.
Le cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est réel et ce qui est imaginaire. Donc il faut se servir de ça. Visualiser le résultat comme déjà acquis.
Et bien sûr, visualiser le parcours parfait. On ne peut pas réaliser quelque chose que l’on n’a pas préalablement imaginé.
La cinquième clé, c’est utiliser des techniques de respiration, des techniques de yoga et de sophrologie.
J’insiste beaucoup sur les techniques de respiration parce qu’on peut tout faire avec la respiration si on connaît bien les bonnes techniques, que ce soit la respiration abdominale qui ouvre le diaphragme, qui ouvre les poumons.
Ou que ce soit la respiration qui permet de générer des neurotransmetteurs dans le cerveau.
On fait ce qu’on veut quand on contrôle sa respiration.
Ce sont des techniques que j’explique dans mes différents Générateurs, notamment connexion et confiance et également dans le groupe élite où je partage une méthode très puissante.
La sixième clé, c’est enregistrer mentalement des images et des bruits.
Pierre Durand a amené Jappeloup donner le coup d’envoi d’un match de foot à Bordeaux pour que le cheval et lui-même se mettent dans l’ambiance d’une foule en délire, dans un stade immense rempli de spectateurs, pour imaginer tous les imprévus qui peuvent arriver, les bruits et tout ça…
C’est-à-dire pour faire sortir le cheval de sa zone de confort et l’habituer à toutes sortes de choses. Plus la zone de confort du cheval est étendue, plus il est serein. C’est valable pour tout.
Et enfin, la dernière clé, c’est se mettre dans sa bulle.
C’est-à-dire une bulle dans laquelle on peut sortir, mais où on ne laisse personne entrer.
Il explique d’ailleurs dans son livre que souvent les Anglais, Nick Skelton notamment, ont essayé de lui faire péter les plombs.
Quand on reste dans notre bulle et qu’on n’accepte pas que les autres y rentrent, il n’y a rien qui peut nous atteindre.
Voilà toutes les clés que j’ai trouvées dans le livre de Pierre Durand et que je partage avec vous aujourd’hui.
« Je venais de réaliser mon rêve d’adolescent ».
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