Comment pratiquer une équitation non-violente ?
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de l’ENV.
Qu’est ce que l’ENV ? Il s’agit de l’Equitation Non Violente. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas l’ENV sur Internet, c’est un concept que j’ai imaginé.
D’où vient l’ENV ? Cela vient de la CNV que vous connaissez peut être parce que c’est beaucoup plus connu, c’est la Communication non-violente applicable aux humains.
Vous savez que j’aime bien prendre des concepts qui n’ont rien à voir avec l’équitation et les adapter à cette pratique.
Si vous ne connaissez pas la CNV, je vous invite à lire le livre de Marshall Rosenberg, qui s’appelle « Les mots sont des fenêtres ». Ce livre fait partie des quatre livres qui m’ont totalement bouleversé.
Il n’y en a pas beaucoup, malgré le fait que j’en lise souvent.
Il y en a quatre. Trois en équitation, et celui ci, qui n’a rien à voir avec l’équitation. Je vous invite à le lire pour découvrir les concepts qui ont changé ma vision des choses.
Les 3 autres sont :
- « Vallerine » d’Etienne Beudant
Quand j’ai lu ce livre, je me suis dit que jamais je ne pourrai adapter cela à l’équitation, c’est impossible. Les concepts sont simples, mais l’application est délicate, très compliquée même.
En fin de compte, avec le temps, j’ai réussi à comprendre comment je pouvais l’adapter à l’équitation.
Alors, pourquoi nos chevaux nous obéissent ?
Il y a deux raisons; soit on les a conditionné à nous obéir, soit ils nous obéissent pour nous faire plaisir.
L’idée dans la Communication non-violente est que les gens font les choses pour faire plaisir aux autres et pour se faire plaisir.
En effet, ce qui nous fait le plus plaisir, c’est de faire plaisir aux autres.
Pour les chevaux, le concept est le même. C’est à dire que l’on peut faire en sorte que les chevaux aient envie de nous faire plaisir. De cette façon, ils obéiront sans que l’on ait besoin de prendre des éperons, une cravache, une bride ou je ne sais quoi d’autre.
Mais comment faire pour que les chevaux aient envie de nous faire plaisir ?
Et bien, il faut être à leur écoute. J’en parle souvent ; je dis qu’il faut passer du temps avec eux.
En fait, il faut être à l’écoute de leurs sentiments : comment se sentent nos chevaux ? Est-ce qu’ils sont calmes, est-ce qu’ils sont énervés, est-ce qu’ils sont irrités ?
Il faut bien saisir quels sont les sentiments de nos chevaux, parce que derrière il y a leurs besoins, c’est comme pour les humains. Une fois que l’on a bien analysé les sentiments de nos chevaux, est-ce que leurs besoins sont satisfaits ?
Est-ce que si on a un problème avec eux, ce n’est pas parce qu’il y a un besoin qui n’est pas satisfait ?
J’ai également fait une vidéo sur leurs besoins, que vous pourrez regarder, dans laquelle j’explique quels sont les besoins principaux des chevaux, notamment celui d’être libre.
Les chevaux adorent être libres. Donc, une fois qu’on est remonté jusqu’aux besoins, si on arrive à les satisfaire, les chevaux seront reconnaissants,et ils seront alors beaucoup plus équilibrés mentalement.
A partir du moment où l’on respecte et favorise leurs besoins, ils auront envie de nous faire plaisir. En ayant envie de nous faire plaisir, ils feront beaucoup plus que ce qu’on leur demande et sans contrainte. C’est le but de l’équitation sans contrainte !
J’avais fait un article de blog, sur comment je suis arrivé à une équitation sans contrainte mais je l’avais fait de façon intuitive, je n’avais pas les outils à l’époque. Je voyais bien comment il fallait faire, mais je n’avais pas les concepts.
Ce concept de la Communication non-violente, est très puissant, car il permet si on l’applique à l’équitation, d’avoir des chevaux qui ont envie de nous faire plaisir. Pour cela, il faut leur faire comprendre qu’ils nous font plaisir.
Quand je vois des cavaliers travailler, j’ai regardé par exemple les trois quarts des vidéos du stage de Carl Hester en Belgique en 2018 mais je ne vois jamais les cavaliers remercier leurs chevaux… Ils travaillent pendant une demi-heure d’affilée, quasiment sans s’arrêter, sans féliciter leurs chevaux, sans les remercier, à aucun moment !
Le cheval va être obligé d’être une mécanique. Il va faire les choses de façon mécanique. On va donc perdre énormément en intensité, ce qui fait qu’il va manquer de brillant quand il va être monté.
Pourquoi va-t-il manquer de brillant ? Il y a plusieurs raisons, il y a d’abord le fait que l’on ne respecte pas son physique.
Je ne connais pas beaucoup de cavaliers de compétition qui respectent le physique de leurs chevaux, notamment au niveau du dos.
Dans le stage de Carl Hester, on voit les cavaliers protéger les membres.
Les membres sont archi protégés, ce qui est un comble, puisque dans le dressage, la première chose que l’on devrait apprendre aux chevaux c’est la locomotion.
Un cheval qui a une bonne locomotion, on n’a pas besoin de lui protéger les membres. Il ne va jamais se faire de blessures.
Par contre, il n’y a aucune protection du dos, comme si le dos n’avait pas d’importance. Or, le dos c’est le plus important pour le fonctionnement du cheval.
Mais cela n’est pas le sujet de ma vidéo puisque l’on revient encore et toujours sur le physique du cheval. Je vais laisser ce sujet de côté pour aujourd’hui, J’y reviendrai certainement d’autres fois puisque je prépare une étude sur le travail fractionné.
Note de l’auteur : Cette étude est sortie et s’appelle le Générateur de Respect.
Aujourd’hui, ce dont je veux vous parler, c’est comment motiver les chevaux…
Si quand votre cheval fait bien, vous lui faites bruyamment comprendre qu’il a bien fait, le cheval sera content. S’il est content, et à condition que ses besoins soient respectés, il va vouloir vous faire encore plus plaisir, il va comprendre quand il vous fait plaisir.
Il ne s’agit pas de faire juste une simple caresse ou de « rendre les aides » comme disent les cavaliers de dressage : « j’ai rendu puisque j’ai obtenu ce que je voulais ». Ce n’est pas suffisant ! C’est suffisant sur un instant, mais ce n’est pas assez pour motiver un cheval.
Quand on motive un cheval, il doit y avoir après une période de repos qui doit durer une quinzaine de secondes minimum, pendant laquelle on ne lui demande plus rien, on le laisse tranquille pour lui faire comprendre qu’il a bien fait.
Tout cela, c’est de l’éducation, ce n’est pas du conditionnement.
En effet, on nous explique, par différentes méthodes, que le cheval apprend par conditionnement mais avec la CNV, les chevaux peuvent apprendre différemment du conditionnement, ils peuvent apprendre par motivation, ce qui est totalement différent.
C’est à dire que les gens font les choses parce qu’ils ont envie de les faire. Je dis les gens parce que c’est la CNV, mais pour l’ENV, l’équitation non-violente, il s’agit des chevaux.
Les chevaux font les choses parce qu’ils ont envie de les faire, pour nous faire plaisir et là ça change toute notre équitation. On aura des chevaux beaucoup plus motivés, et de ce fait, qui donneront beaucoup plus.
C’est à dire qu’un cheval qui est capable de sauter un mètre, sautera un mètre vingt, s’il est motivé.
Mais pour cela, il faut qu’il soit heureux de le faire, il faut qu’il en ait envie et pas simplement par un conditionnement qui abrutit les chevaux et leur fait perdre au moins 20% de leur potentiel.
Et c’est ce que l’on a vu, dans le stage de Carl Hesther, où l’on voit des chevaux qui sont surnaturels, des chevaux qui sont au dessus du lot, mais on a l’impression qu’ils ne donnent pas tout leur potentiel, que ce sont des mécaniques, qu’ils seraient capables de faire beaucoup plus si ils avaient la motivation derrière.
Bien sûr, il ne faut pas généraliser, tous les chevaux qui ont été présentés ne sont pas comme ça, mais voilà ce que j’ai remarqué lors de ce stage.
J’aurais bien aimé vous faire des vidéos sur ce stage, mais malheureusement elles ne sont pas publiques, on ne peut donc pas les reprendre.
Ma prochaine vidéo Youtube vous montrera comment j’apprends la pirouette renversée sur 3 jambes à ma jument en quelques minutes seulement avec cette méthode.
Pour aller plus loin vous avez maintenant : le Générateur d’Equitation Non Violente.