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Mon cheval n’aime pas le dressage

 

J’entends parfois cette réflexion, quand ce n’est pas le cavalier qui dit « je n’aime pas le dressage » ou « je n’aime pas la haute école« .

 

Alors revenons à la base ; c’est quoi le dressage pour un cheval ou même pour un cavalier ?

 

Si on regarde bien, c’est tourner en rond ou en rectangle dans un bac à sable fermé soit de murs soit de barrières, en demandant une énergie et des efforts.

 

Tout ça pour partir d’un point, faire le tour et revenir exactement au même endroit.

 

Alors je sais que je caricature. Mais finalement c’est un peu ça quand même.

 

Je trouve que c’est abêtissant pour les chevaux.

 

Quand on y réfléchit, je ne vois pas quel intérêt il peut y avoir à faire ça.

 

Je pense qu’on a gardé en tête l’idée du manège de fête foraine. Vous savez, les chevaux dans les manèges pour enfants qui tournent en rond comme ça.

 

Dans les clubs on apprend à monter en tournant en rond. Ça a ses avantages. Mais après quand on travaille un cheval, on reste sur ces schémas-là c’est-à-dire on tourne en rond ou en rectangle et on revient toujours au même point, toujours au même endroit.

 

Alors je ne dis pas que travailler en cercle n’est pas utile, attention je n’ai pas dit ça. C’est très utile de travailler en cercle.

 

Mais voilà comment le cheval le perçoit. Il se dit ; ils sont complètement fêlés de me faire partir pour aller à un endroit, faire le tour et revenir exactement au point d’où je suis parti.

 

Quel est l’intérêt pour le cheval ?

 

Et puis je dirais même, quel est l’intérêt pour le cavalier ? C’est la même chose de toute façon.

 

Avec le dressage on a également un problème, c’est qu’en compétition le jugement des juges est subjectif par nature contrairement au CSO où la barre tombe ou reste sur l’obstacle.

 

En dressage, c’est subjectif. En CSO il y a le chronomètre qui était subjectif. C’est de moins en moins vrai avec les chronomètres électroniques quand ils fonctionnent bien.

 

Comment peut on faire du dressage sans que ça soit ennuyeux pour les chevaux ?

 

Il y a plusieurs façons :

 

la première c’est d’apprendre les exercices à votre cheval à pied.

 

Vous pouvez le faire en liberté, c’est très intéressant. Vous pouvez le faire à la longe, ça crée une connexion. Vous pouvez le faire par rapport aux exercices de l’équitation éthologique qui sont tous intéressants parce qu’ils font appel au cerveau du cheval et pas uniquement à ses muscles et à ses membres.

 

Ensuite, une fois que vous avez appris les exercices à pied, vous pouvez les faire monté.

 

Pour moi, le déclic a été quand Michel Robert m’a fait comprendre par l’intermédiaire de ses livres que le dressage était vraiment nécessaire si je voulais avoir des résultats réguliers en compétition.

Ça faisait 25 ans que je faisais de la compétition. Je n’avais pas de résultats réguliers et l’explication était là ;

 

je n’avais pas assez travaillé en dressage.

 

Pour la petite histoire, j’ai commencé par apprendre les changements de pied à mes chevaux puisque au bout de 25 ans mes chevaux ne savaient pas changer de pied au galop.

 

Il a fallu que je leur apprenne, et que j’apprenne moi-même d’ailleurs en même temps.

 

Je partais vraiment de très loin.

 

Et puis il y a Etienne Beudant qui vous dit que le dressage ça ne s’apprend pas dans une carrière en sable, ça s’apprend en extérieur, « Extérieur et haute école », le titre de son livre à nouveau épuisé.

 

Il travaillait beaucoup en extérieur.

 

L’extérieur, ça vous permet de travailler la condition physique du cheval, sa musculation, son moral également.

 

Donc chaque fois que vous voulez travailler la musculation ou la condition physique, inutile de faire 200 tours de carrière. Allez plutôt en extérieur.

 

Et quand vous êtes en carrière, travaillez sur des barres par terre parce que les barres par terre amusent les chevaux, ça les occupe, ça les fait réfléchir, ça leur fait utiliser leur cerveau.

 

Et là, vous aurez des chevaux qui aimeront le dressage.

 

Apprenez-leur des exercices un peu originaux comme le pas espagnol par exemple. Les chevaux adorent le pas espagnol pour la plupart.

 

Ils sont généralement tout contents de vous le faire.

 

Ça permet de varier les exercices, de varier ce que vous leur demandez et d’avoir des chevaux qui s’intéressent et qui sont motivés par leur travail et pas des chevaux abrutis qui font 200 tours de terrain en faisant de la poussière sans rien comprendre à ce qu’ils font.

 

Quand ils le font bien, on a de la chance, c’est qu’ils ont des aptitudes naturelles.

 

Puis quand ils ne le font pas bien, on dit « il n’aime pas le dressage« .

 

Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser« . J’aide les cavaliers qui travaillent seuls à avoir un cheval heureux et motivé pour pratiquer une équitation sans contrainte grâce à la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique) car je pense que rien n’est plus important que la compréhension du cheval.

Mon cheval n'aime pas le dressage

 

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