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Comment apprendre le montoir à son cheval

 

Aujourd’hui, nous allons éduquer notre cheval au montoir.

Le montoir, c’est un sujet qui revient souvent dans les questions que l’on me pose :  

 

« mon cheval bouge au montoir. Je ne peux rien faire. Ça ne marche pas. Je passe des heures. Mon cheval ne veut pas rester arrêté pour que je monte. Je suis obligé d’avoir quelqu’un qui le tient, … »  

 

Alors je vais vous dire une chose ; si vous étiez la jument dominante du troupeau, votre cheval ne bougerait pas une oreille.  

 

Donc en fait, vous ne devriez pas monter tant que votre cheval bouge. Vous devriez d’abord imposer l’immobilité.  

 

Ça prend un peu de temps au début, mais après c’est tout simple.  

 

Si votre cheval est vraiment énervé, travaillez-le en liberté ou tournez-le à la longe, décontractez-le. C’est la première chose.  

 

Et la prochaine fois, évitez qu’il soit nourri de façon trop énergétique. Un cheval énervé, c’est souvent qu’il est nourri de façon trop énergétique.  

 

La première chose est de faire partir cette énergie si vraiment le cheval est incontrôlable. Parce que votre objectif est d’abord d’avoir un cheval qui reste arrêté des quatre pieds.  

 

Une fois que vous avez ça, vous allez pouvoir approcher le montoir.  

 

C’est votre force mentale qui fait que votre cheval ne bouge pas.

 

Vous placez le montoir à sa place pour monter. Votre cheval ne doit pas bouger. Il doit accepter le montoir.  

 

S’il ne le connaît pas, vous le lui montrez pour qu’il n’en ait pas peur. Votre cheval doit accepter que le montoir soit à côté de lui sans bouger.  

 

Tant que vous n’avez pas ça, ne faites rien d’autre. Ça ne sert à rien. Ne montez pas.  

 

Il faut que votre cheval vous donne la permission de monter, sinon ça ne sert à rien.

 

L’étape d’après, c’est tout simplement de monter sur le montoir sans que le cheval bouge un pied.  

 

Donc je vais monter d’abord sur la première marche. Hop, ma jument a bougé, je redescends. Je ne dois pas accepter ça.  

 

Voilà. J’avance ma jument devant le montoir. Elle ne doit pas s’en éloigner. Elle doit rester près du montoir.  

 

Donc je vais remonter sur la première marche. J’ai bien dit la première. Et j’attends, pour voir si elle bouge ou si elle ne bouge pas.  

 

Elle ne bouge pas, je redescends.  

 

Je vais maintenant monter sur la deuxième marche du montoir. Elle a bougé un peu. Là ça va encore mais il ne faut pas qu’elle bouge plus.  

 

Je suis sur la deuxième marche du montoir, ma jument ne bouge pas, je redescends.  

 

Eh oui, c’est surprenant mais c’est comme ça que ça se passe. Si tout de suite je monte dessus, la jument va faire le lien entre le fait que je monte sur le montoir, que je veux monter dessus, etc. Elle va anticiper les choses et je ne veux pas ça.  

 

Ce que je veux, c’est qu’elle ne sache pas à quel moment je vais monter et qu’elle reste patiente.

 

Je remonte, première marche. Ça se passe bien. Elle n’a pas bougé.  

 

Deuxième marche. Ça se passe bien. Elle ne bouge pas.  

 

Je mets le pied dans l’étrier et j’attends de voir. Ma jument ne bouge pas. J’enlève mon pied de l’étrier et je redescends.  

 

J’ai franchi une étape importante. J’ai tout mon temps. Je ne veux pas qu’elle bouge.  

 

Ensuite, je vais éventuellement me mettre en sac si ma jument n’est pas trop habituée. Je ne veux toujours pas qu’elle bouge.  

 

Je reprends les étapes, j’appuie sur l’étrier et je me mets en selle. Comme un débourrage. Voilà… et je redescends.  

 

Là maintenant je peux monter. La jument ne bouge pas. Elle va accepter d’être montée et quand je vais être dessus, je ne vais pas accepter qu’elle parte comme une folle.  

 

Si jamais elle avance, je vais redescendre immédiatement et reprendre tout à zéro depuis le début.  

 

Là, je ne pense pas qu’elle va se sauver, mais on va faire le test.  

 

Je ne tiens pas mes rênes parce que quand je serai en extérieur, je ne veux pas qu’elle m’amène. Je veux pouvoir descendre et remonter tranquillement.   Voilà, j’ai une jument qui est à l’écoute, j’ai une jument qui ne bouge pas un pied. Pourtant, elle a très envie d’aller retrouver ses copines. Elle n’a pas envie d’être là embêtée par les mouches.  

 

Il faut faire très attention quand on avance de ne pas se prendre les pieds dans le montoir.

 

Il ne faut pas qu’il soit trop près du cheval, c’est très dangereux. Si le cheval a le montoir dans les pieds, il va prendre peur. Il va se faire mal, il va s’effrayer, vous risquez de tomber et en plus vous risquez de le marquer à vie comme une mauvaise expérience. Il ne voudra plus que vous approchiez le montoir ou il aura peur.  

 

Donc faites très attention à ce que le montoir ne se prenne pas dans les postérieurs quand vous allez avancer.  

 

Et maintenant on va faire la même chose à l’autre main. Même travail, ma jument ne doit pas bouger.  

 

Ensuite, j’approche le montoir. Je le place correctement. J’attends. Ma jument ne bouge pas.  

 

Ensuite, je monte sur la première marche. La jument ne bouge pas. Je redescends.  

 

Chaque fois que j’ai une étape qui se passe bien, je reviens en arrière. C’est pour marquer la réussite.

 

Ensuite, je monte sur la deuxième marche. Ça se passe bien. Je redescends. C’est comme ça qu’on obtient des chevaux patients.  

 

Puis, je vais mettre le pied dans l’étrier et je redescends.  

 

Vous voyez que c’est juste au niveau méthodologique qu’il faut être très précis, ce n’est rien d’autre. Parce que si j’avais voulu, la jument serait déjà partie depuis bien longtemps. Elle n’aurait rien écouté.  

 

Là, elle sait que je crée des étapes et qu’il faut les respecter.  

 

Je vais me mettre en sac. C’est juste pour vous montrer parce qu’elle n’en a pas vraiment besoin. Elle ne bouge toujours pas, je redescends complètement.  

 

Et là, les chevaux se disent ; il va monter mais ce n’est pas une fin en soi.  

 

Maintenant je vais monter. Voilà. Vous voyez qu’elle n’a toujours pas bougé.  

 

J’ai juste à faire attention de bien coller ma jambe droite pour qu’elle ne vienne pas prendre son postérieur dans le montoir. 

 

 Je vais avancer un peu, puis je vais redescendre.  

 

Voilà ce que c’est une leçon de montoir. Il faut que ce soit très progressif. Il faut que ça soit avec approche retrait. Il faut donc décomposer les étapes et revenir tout le temps en arrière.  

 

Et surtout la première étape, c’est que votre cheval vous considère comme le leader du troupeau, c’est-à-dire la jument dominante du troupeau.  

 

Vous ne devez pas accepter qu’il veuille faire ce qu’il a envie, qu’il bouge dans tous les sens. Ce n’est pas possible. Votre cheval doit être à l’écoute.  

 

Et s’il est trop chaud, encore une fois, défoulez-le avant de monter. Mais ne montez pas sur un cheval furieux qui bouge dans tous les sens. Ça ne sert à rien. Ce n’est pas de l’éducation. Votre cheval n’apprendra rien. Et puis, toute sa vie il sera comme ça. Il vous faudra deux aides pour le tenir et pour monter… Même un cheval furieux ne doit pas bouger.  

 

Mettez-vous à la place de cette jument dominante qui va dire au cheval ; toi tu te calmes et tu ne bouges pas !   Si elle le lui dit une fois, elle ne va pas le lui dire deux. Il va se calmer. Il ne va plus bouger même s’il est très chaud.  

 

Ayez ça en tête, parce que c’est vraiment primordial.  

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Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser ». J’accompagne les cavaliers à mieux comprendre et respecter leurs chevaux avec la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique) pour qu’ils obtiennent de meilleurs résultats.

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