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Aujourd’hui, je vais vous parler du départ au galop.

 

Le départ au galop, c’est quelque chose dont je n’aurais pas pensé à vous parler s’il n’y avait pas une personne qui me l’avait demandé, je crois sur YouTube.

 

Pourquoi ? Parce qu’au bout d’un moment quand on fait les choses instinctivement, on n’y pense plus et on n’en fait pas un sujet de vidéo.

 

Et puis, je me suis dit sur le départ au galop, finalement, qu’est-ce que j’ai à dire ? Et en y réfléchissant bien, évidemment que j’ai des choses à dire.

 

Je ne fais pas forcément les départs au galop comme tout le monde.

Tout d’abord, on va prendre le cas d’un jeune cheval.

 

Pour partir au galop, vous allez être obligé de le faire partir par perte d’équilibre. Ça veut dire que vous êtes au trot et que vous allez le faire tomber dans le galop.

 

Pour le pousser, il faut qu’il ait une épaule qui tombe dans le galop. Pour ça, je vous conseille de lui mettre la tête à l’extérieur et les hanches à l’intérieur, de manière à aider l’épaule. Par exemple, si vous voulez partir au galop à droite, à aider l’épaule droite à faire plus de chemin et à tomber dans le galop. L’idée c’est vraiment ça ; c’est libérer l’épaule droite, donc en mettant la tête à gauche à l’extérieur.

 

C’est assez classique. On fait tous ça pour un cheval qui est juste débourré, qui n’a pas de travail.

 

Ensuite quand le cheval progresse, on va faire différemment. Progressivement, on va ramener le cheval droit et on va faire plutôt l’inverse ; le départ au galop par prise d’équilibre se fait avec la tête à l’intérieur.

 

Toujours pour le galop à droite, on va lui incliner la tête à l’intérieur et on va faire partir le cheval sur le pied droit, toujours avec la jambe gauche en arrière.

 

C’est le départ au galop classique. Alors évidemment, le départ au galop c’est comme tout, c’est un code en fait.

 

Ce n’est pas vous qui faites partir votre cheval au galop par magie avec vos mains, vos bras, vos jambes, votre assiette, …C’est un code.

 

Si votre cheval n’a pas envie de partir, vous pourrez faire tous les gestes que vous voulez, il ne partira pas. Sauf par perte d’équilibre, mais l’idée c’est de partir en prise d’équilibre et pas en perte d’équilibre. Parce qu’après, tout le conditionnement du dressage est lié à ça. Si vous commencez à partir au galop complètement sur les épaules, vous n’arriverez pas à contrôler votre cheval. Il va tirer vers le bas, il va se mettre sur les épaules.

 

Moi qui veut travailler actuellement le galop sur trois jambes, si je commence à laisser ma jument partir en avant, jamais je ne pourrais la mettre sur trois jambes. Je fais donc l’inverse, je lui demande de s’asseoir un maximum sur ses postérieurs, de lever un antérieur et de partir au galop avec un antérieur levé. C’est déjà plus compliqué.

 

Mais on ne va pas aller jusque-là aujourd’hui, on va juste voir quelles sont les différences que je fais dans le départ au galop. Parce que si vous avez suivi mes vidéos précédentes, je vous ai expliqué que pour avoir la légèreté, il fallait tout obtenir soit par la main seule, soit par la jambe seule. Il en va de même du départ au galop.

 

Vous pouvez demander le départ au galop par la main seule. C’est un code.

 

Vous êtes au pas ou au trot et vous faites une action de la main un peu comme pour faire un cercle comme ça, de manière à enlever l’épaule droite pour le galop à droite. Vous faites une action de main qui va faire que votre cheval, avec l’habitude, saura que quand vous faites cette action de main, il doit partir au galop à droite.

 

C’est très intéressant pour les changements de pied. Parce que si vous faites la même chose à main gauche, il va changer pour se mettre à gauche, et ainsi de suite. Vous pourrez commander votre cheval avec les mains seules.

 

Mais encore une fois, ce n’est pas inné. C’est un apprentissage. Il faut que le cheval associe le geste que vous faites avec le départ au galop. C’est un code que vous allez mettre en place avec votre cheval. Et à ce moment-là, vous n’avez pas besoin des jambes. Il faut dissocier les choses.

 

Donc vous apprenez à votre cheval à partir au galop avec la main. Bien sûr au début, il faudra mettre un peu les jambes. Et puis progressivement, vous enlevez les jambes pour l’obtenir uniquement avec la main. C’est très facile. Ça s’apprend. Ça demande juste un petit peu de temps.

 

Main seule, voilà, et après j’entretiens avec les jambes parce qu’elle a surtout envie de s’arrêter.

 

Mais le départ est sur la main seule, main droite, main seule.

 

Alors vous voyez que la jument est en licol, avec une longe attachée sous le licol, donc absolument aucune action possible. Pas de mors. Donc il faut j’exagère un petit peu le mouvement de la main pour qu’elle sente que je lui demande quelque chose.

 

L’autre méthode, évidemment vous m’avez vu venir, c’est uniquement avec les jambes.

 

Alors là j’ai une méthode particulière, c’est-à-dire que je ne recule pas ma jambe pour partir au galop parce que je trouve que ça déséquilibre. On n’est plus assis correctement et je ne trouve pas ça agréable.

 

Justement, je lisais le livre de Charlotte Dujardin, « La fille sur le cheval qui danse« , qui est très intéressant, et Charlotte Dujardin disait qu’elle avait eu beaucoup de mal à passer les changements de pied au temps, parce qu’il fallait tout le temps changer ses positions de jambes, faire des vagues avec les jambes.

Eh bien non, je suis désolé. Les changements de pied au temps, ça ne se demande pas en faisant des vagues avec les jambes comme on voit tout le temps en compétition. Ce n’est pas beau à voir. Ce n’est pas esthétique.

 

Quand j’ai commencé les changements de pied au temps, je ne comprenais pas non plus comment faire. Ça allait beaucoup trop vite pour que j’ai le temps de demander le changement. Je demandais un pied et la jument avait fait trois foulées avant que j’ai eu le temps de demander l’autre pied.

 

Je ne comprenais pas comment on pouvait demander le changement de pied au temps, comme ça aussi rapidement.

 

Un ami qui a travaillé avec Michel Henriquet, m’a dit : « tu fais ça avec l’assiette ».

 

J’ai essayé et effectivement, c’est plus facile avec l’assiette. Quand vous vous penchez sur la fesse gauche, votre cheval va partir à droite, et quand vous mettez votre poids sur la fesse droite, votre cheval va partir à gauche. Donc avec des mouvements d’assiette, vous avez le changement de pied au temps, qui est en fait une allure.

 

D’ailleurs, pour obtenir du piaffer quand vous êtes à l’arrêt, ça se fait essentiellement avec les mouvements du bassin de gauche à droite et de droite à gauche.

 

Quand vous voulez obtenir du passage, vous êtes au trot, ça se fait avec les mouvements du bassin de la même façon.

 

Et quand vous voulez obtenir le changement de pied au temps, ça se fait avec les mouvements du bassin, tout simplement. Vous n’avez pas besoin de faire ça avec les jambes, comme on voit dans les compétitions.

 

Je reviens à mon départ au galop où je ne recule pas ma jambe. Je me suis dit ; comment je peux faire puisque je ne recule pas ma jambe extérieure parce que ça me déséquilibre ? Comment je fais pour demander le départ au galop avec les jambes ?

 

C’est tout simple en fait ; puisque je veux créer un décalage et que je ne recule pas ma jambe extérieure, il suffit que j’avance ma jambe intérieure, et là c’est beaucoup plus facile.

 

J’ai ma jambe extérieure qui ne bouge pas, ma jambe intérieure qui avance, et ma jument a l’habitude que quand j’avance ma jambe intérieure, elle part au galop. Comme ça je ne me déséquilibre pas, je reste assis sur ma fesse gauche, mon pied gauche en place, et pas tellement reculé, et ma jambe droite avance.

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Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser« . J’accompagne les cavaliers à mieux comprendre et respecter leurs chevaux avec la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique).

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