« Est-ce-que je peux utiliser l’ENV pour un cheval qui mord ?« 

 

Cette question est vraiment très intéressante parce qu’elle fait suite à ma vidéo sur la CNV applicable à l’équitation que j’appelle l’ENV.

Il y a une personne qui m’a demandé si on pouvait l’appliquer à un cheval qui mord et il y a d’autres personnes qui m’ont dit :

 

« on ne voit pas trop comment on peut l’appliquer« ,

 

donc c’est l’occasion de faire un cas pratique.

 

En fait, un cheval qui mord, je pense que c’est vraiment la bonne façon d’utiliser l’ENV.

 

Je m’explique :

 

Dans la CNV, la première chose à faire c’est l’observation.

 

On va observer notre cheval pour savoir pour quelle raison il peut bien mordre.

 

Il y a deux types de raisons, pour faire simple ;

 

la première raison c’est le cheval qui est irrité.

 

On va rechercher ses sentiments.

 

Comment est le cheval ?

 

Irrité, ou alors joueur ?

 

Les deux sentiments opposés.

 

Après il peut y avoir des nuances entre les deux, mais l’observation nous permet de déterminer ça.

 

On va partir du premier cas, le cheval est irrité.

 

Il peut y avoir deux raisons pour lesquelles il est irrité.

 

Parce qu’ on lui provoque des douleurs physiques, donc ça l’irrite.

 

C’est le premier cas.

 

Par exemple au sanglage. Vous le sanglez, ça lui fait mal, il vous mord.

 

Donc il a une douleur physique au sanglage et à partir de là, il vous fait comprendre que ça ne lui plaît pas. Il vous mord et il est irrité.

 

Dans ce cas quel est son besoin ?

 

Son besoin c’est que vous soyez plus doux au sanglage tout simplement.

 

Vous voyez comment on peut appliquer la CNV directement à l’équitation ?

 

Dans le deuxième cas, vous pouvez avoir un problème mental, c’est-à-dire que votre cheval et irrité parce que vous ne le respectez pas sur le plan mental.

 

Je vais prendre un exemple :

 

J’avais une jument qui devenait dangereuse quand je sortais en extérieur.

 

Donc j’avais décidé de commencer par la sortir en main.

 

Et quand je l’ai sortie en main la première fois en extérieur, elle m’a mis un coup de pied en vache dans la cuisse droite avec le postérieur gauche,

 

Là ce n’était pas en mordant, parce qu’elle mordait aussi, mais c’était en me tapant.

 

Elle m’a fait comprendre de cette façon que je l’amenais trop loin. Je la sortais trop rapidement de sa zone de confort.

 

C’est une notion importante la zone de confort aussi. J’ai fait une vidéo ici

 

La zone de confort, ça vaut pour le cavalier, mais ça vaut aussi pour le cheval.

 

Ce n’est pas parce que vous n’avez pas de problèmes pour aller vous promener en extérieur que votre cheval n’en a pas.

 

Il faut le sortir progressivement.

 

Ça c’est pour le cheval irrité.

 

Imaginons maintenant le cas du cheval joueur.

 

Le cas du cheval joueur est un cas différent parce que le cheval en jouant, vous teste en fait.

 

Pourquoi ?

 

Parce que son besoin derrière, c’est d’être rassuré.

 

Il a besoin d’être rassuré parce qu’il veut que quand vous êtes avec lui, vous soyez son protecteur, son leader.

 

Vous lui faites voir des choses qui sont difficiles pour lui, qui le sortent de sa zone de confort, comme le fait d’aller en extérieur, de sauter des obstacles, de passer devant une poubelle ou devant un parapluie.

 

C’est des choses que vous lui demandez de faire pour lesquelles il ait confiance en vous.

 

Et pour qu’il ait confiance en vous, il faut que vous soyez son leader.

 

Et pour être son leader, il faut être à l’écoute de ses besoins.

 

Et son besoin justement, c’est d’avoir confiance en vous.

 

Donc il vous teste en vous mordant.

 

Dans ce cas, il faut montrer une grande force intérieure.

 

Il faut montrer votre ancrage au sol, il faut montrer votre détermination.

 

Il faut montrer que vous n’avez pas peur de lui, parce que:

 

Il se comporte en prédateur, pour voir comment vous réagiriez face à un prédateur.

 

Donc si vous réagissez sans méchanceté mais fermement, il va comprendre qu’il peut avoir confiance en vous et que vous allez être là dans les situations difficiles pour le protéger.

 

Et donc ça va l’apaiser.

 

Est-ce-que vous voyez bien comment on peut utiliser la CNV qui est : Observation, Sentiments, Besoins, pour résoudre des problèmes que l’on a avec les chevaux ?

 

l’observation, c’est bien pour les gens qui sont visuels, c’est plus facile,

 

Ceux qui sont moins visuels, ça va leur demander plus d’efforts.

 

Les sentiments, il y a des gens qui captent très bien les sentiments. Il ne faut pas se tromper sur les sentiments car il y a des personnes qui vont confondre entre le fait que le cheval joue alors qu’en fait il est irrité.

 

Ce n’est pas du tout la même chose. Il ne faut pas confondre les deux parce que le diagnostic n’est pas du tout le même derrière.

 

Et puis le troisième point, les besoins.

 

Une fois qu’on a déterminé les besoins des chevaux, le besoin réel qui est derrière, on a résolu le problème puisqu’on va pouvoir les satisfaire.

 

• Son besoin qu’on aille plus lentement, qu’on prenne plus de temps.

 

• Son besoin qu’on le considère mieux.

 

• Son besoin qu’on lui donne confiance,

 

• Son besoin qu’on lui règle ses problèmes physiques.

 

Tout ça, c’est ce qui va améliorer la relation que l’on peut avoir avec les chevaux grâce aux techniques de la CNV, que l’on peut appliquer à l’équitation pour en faire l’ENV, l’Equitation Non Violente.

 

Donc voilà, cette petite vidéo pour vous montrer comment on pouvait appliquer ça un cheval qui mord.

 

Ma jument pur-sang noir,elle mord.

 

Là elle est dans un sale état avec la pluie qu’il y a eu ces jours-ci. Elle me demande beaucoup de temps de pansage que je n’ai pas eu le temps de faire aujourd’hui, donc je n’ai pas pu vous la présenter.

 

Mais j’aurais pu vous montrer, je le ferai sûrement dans une autre vidéo, comment elle mord quand je lui mets le licol.

 

Chaque fois que je veux lui mettre le licol, elle mord pour me faire comprendre que c’est elle qui veut être la chef. C’est elle qui veut commander.

 

Et en réalité, je suis ferme dans ces cas-là pour lui faire comprendre que non, ce n’est pas elle qui commande, c’est moi le leader.

 

C’est moi qui commande et elle peut avoir confiance en moi, et ça lui passe très vite.

 

Elle me le fait également au sanglage, elle me fait comprendre qu’elle a des douleurs, qu’il faut que je lui pose la selle sur le dos plus doucement. Il faut que je sangle plus lentement.

 

J’ai fait une vidéo sur ce sujet également.

 

Donc vous voyez ; tout se recoupe et tout revient à ces techniques de CNV ;

 

observation, sentiment et besoin. On peut aller plus loin dans la CNV, mais c’est déjà une bonne base quand on travaille sur ces trois points.

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