Faut-il relever l’encolure ou le garrot pour mettre un cheval en équilibre ?
Il existe deux écoles : il y a ceux qui disent qu’il faut remonter l’encolure comme les bauchéristes. C’est-à-dire qu’ils font une action de main vers le haut à la moitié de l’encolure pour la remonter.
L’école oliveiriste elle, consiste à remonter la base de l’encolure, au niveau du garrot. Je vous ai fait beaucoup de vidéos pour vous expliquer l’importance fondamentale de remonter le garrot. Regardez ces vidéos et vous comprendrez. D’ailleurs, dans une de ces vidéos je vous montre comment, quand je remonte la base de l’encolure, ça libère les antérieurs de ma jument qui se met au trot passager.
Alors qu’est-ce que j’en pense ?
C’est une question assez complexe parce que ce que disent les bauchéristes, c’est que quand vous toisez votre cheval sa taille est plus élevée si vous relevez l’encolure ce qui leur fait dire qu’en relevant l’encolure, on relève le garrot.
Mais qu’est-ce qu’on voit sur les photos et les vidéos des Bauchéristes ? Bien souvent, on voit un rein creux. Pourquoi ? Parce que quand vous avez le poids du cavalier sur le dos, le garrot monte beaucoup moins facilement. Le fait de remonter la tête va remonter l’encolure, mais ça ne garantit pas que le garrot va monter également.
Ça dépend du doigté, de l’aptitude du cavalier qui devra réussir à faire monter le garrot en faisant monter l’encolure.
Donc on peut remonter la tête à condition d’être capable de remonter le garrot en même temps, ce qui n’est pas du tout automatique.
C’est pour ça que je préfère la technique d’Oliveira, qui est de travailler un cheval arrondi, avec un garrot qui est montant, non par le relèvement de l’encolure, mais par l’abaissement de l’encolure.
On a l’impression que le garrot descend entre les épaules, mais quand on travaille et qu’on arrondit le cheval, on a un garrot qui va remonter. J’ai expliqué ça dans une vidéo où j’ai montré tous les mouvements des muscles du dos.
Je préfère ça parce qu’on part d’un cheval rond, on remonte progressivement le garrot et on peut remonter la tête en fonction de l’évolution du physique du cheval.
Alors que si on commence par remonter la tête sur un physique qui n’est pas prêt, on va écraser le garrot.
Alors je sais que ce n’est pas exact ce que je dis, parce que la méthode de Baucher était différente ; elle consistait à mettre le cheval dans une bonne attitude à l’arrêt avec un garrot montant, il n’y a pas de secret.
Tout est là dans l’équitation, j’ai mis trente ans à comprendre que toute l’équitation c’était la montée du garrot.
Baucher mettait son cheval à l’arrêt dans la bonne attitude et ensuite il essayait de la conserver en avançant au pas, au trot et au galop. Il figeait un peu son cheval dans cette attitude.
Et du coup, il obligeait son cheval à garder le garrot élevé. Mais je vois beaucoup de bauchéristes qui se focalisent sur la montée de l’encolure et pas sur la montée du garrot. Or la montée du garrot est pour moi plus importante que la montée de l’encolure parce que c’est ce qui fera que le cheval sera arrondi.
C’est la même chose pour les cavaliers qui travaillent en extension d’encolure, style méthode Pradier qui n’avait rien inventé puisque ça avait été imaginé par le commandant Duthil, un ancien écuyer en chef du Cadre Noir de Saumur.
L’extension d’encolure c’est la même chose ; c’est-à-dire que ça étire la ligne du dos et ça facilite la remontée du garrot.
Mais les deux méthodes ne sont pas mauvaises. On peut travailler un cheval bas et le remonter ou travailler un cheval haut et l’arrondir, tout est possible mais je trouve la méthode de travailler un cheval haut et l’arrondir beaucoup plus complexe dans l’application lors du mouvement en avant.
C’est vrai que si on fait comme Baucher ; qu’on travaille à l’arrêt et qu’ensuite on avance, eh bien oui c’est faisable, mais c’est une méthode particulière qui s’applique assez mal à l’équitation d’extérieur notamment.
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