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Les stress des chevaux

 

Aujourd’hui, nous allons parler du stress des chevaux.

 

Le problème du stress est un problème fondamental, aussi bien pour les humains que pour les chevaux.

 

Alors le stress avec les chevaux, c’est quelque chose que j’avais du mal à appréhender parce que les chevaux vivent dans l’instant présent, donc pas forcément dans le stress. Et puis les chevaux cachent les choses, donc on a du mal à voir le stress chez les chevaux.

 

Mais j’ai fait un stage avec le Docteur vétérinaire Eric Ancelet et j’ai compris le lien entre le stress, les pathologies et maladies des chevaux.

 

En effet, chez les humains c’est très connu que le stress déclenche des maladies en baissant leurs défenses immunitaires. Aujourd’hui, personne ne conteste plus ça.

 

Mais chez les chevaux, je n’arrivais pas à comprendre comment le stress pouvait lui aussi leur déclencher des maladies.

 

Par exemple, j’ai une jument qui a des sarcoïdes. Elle vit dehors en troupeau. Elle ne travaille plus. Normalement, elle ne devrait pas être stressée. Alors pourquoi a t’elle des sarcoïdes ?

 

Le Docteur Ancelet m’a donné une réponse à cette question et je vais partager ça avec vous.

 

Mais d’abord, on va revenir aux origines des chevaux.

 

Les chevaux sont arrivés sur terre il y a environ 50 millions d’années. Ça fait cinq cent mille siècles. C’est quelque chose d’énorme, difficile à mesurer.

 

On les a domestiqué il y a seulement cinq mille ans soit 7000 ans après les loups, qui sont devenus des chiens. Vous voyez qu’on a surement eu beaucoup de mal.

 

Peut-être parce que les chevaux n’avaient pas besoin de nous pour leurs besoins vitaux, contrairement aux chiens ou aux loups, à qui on donnait à manger ce qui leur évitait de chasser.

 

Les chevaux, eux, baissent la tête et ils ont à manger.

 

On peut considérer que les chevaux d’il y a 5000 ans n’ont pas vraiment changé physiologiquement malgré la domestication qu’ils ont subie.

 

Alors quelles sont les sources de stress chez les chevaux à l’origine ?

 

  • D’abord la prédation. On en fait toute une histoire en équitation éthologique. Je ne pense pas que ça soit si important que ça parce que les chevaux n’ont finalement pas beaucoup de prédateurs. Seuls les chevaux malades, faibles ou jeunes qui seraient isolés ont des prédateurs. Mais les chevaux n’ont pas eu beaucoup de prédateurs au cours des siècles et c’est pour ça qu’ils ont pu durer aussi longtemps. La prédation n’était pas vraiment un gros stress pour eux, même s’ils ont toujours cette capacité à fuir. Cette capacité qu’il faut absolument leur conserver d’ailleurs, pour ne pas les stresser.

 

  • Le deuxième point c’est manger, boire, supporter le froid et la chaleur. Les chevaux sont adaptés pour manger à peu près de tout dans la nature, sauf le blé, les ifs et les plantes toxiques bien sûr. Ils sont surtout faits pour manger des nourritures pauvres dans les steppes arides. Je ne vais pas aller plus loin aujourd’hui sur la nourriture, parce que je vais faire une vidéo spécifique là-dessus, peut-être la semaine prochaine, où je vais vraiment parler de l’alimentation des chevaux telle que je l’ai étudiée avec le Docteur Ancelet la semaine dernière.

 

  • Et puis, il y a bien sûr, comme dernière source de stress originelle ; les affrontements entre chevaux dans le troupeau.

 

Toutes ces sources de stress, les chevaux savent les gérer. ça fait partie de leur nature depuis 50 millions d’années.

 

Avec la domestication, on a inventé de nouveaux stress et qu’est-ce qu’on leur a apporté en échange ? Eh bien pas grand-chose en fait.

 

Peut-être la sécurité, et encore. Comme j’ai dit, il n’y avait pas tellement de prédateurs.

 

Par contre, on leur a apporté le confinement dans des espaces étroits ou limités. Une alimentation artificielle. Etre séparés de leurs congénères. Travailler et surtout leur mettre la pression. Pour les compétitions par exemple.

 

Un cheval à qui on met trop de pression, au bout d’un moment, il pète. Le stress devient trop important.

 

On leur a également apporté notre propre stress.

 

Comme dit le Docteur Ancelet, il y a des chevaux qu’on appelle des animaux fusibles. C’est-à-dire qui vont prendre votre stress.

 

Et c’est le cas de ma jument qui a des sarcoïdes. A une époque elle a pris mon stress. Du coup, moi je m’en suis sorti mais pas elle.

 

Elle est restée avec ce stress et a développé des sarcoïdes.

 

Vous voyez toute cette logique qui est vraiment très intéressante à étudier.

 

Je n’ai pas de solution miracle par rapport au stress, évidemment, parce qu’il faudrait remettre les chevaux dans les conditions d’origine, c’est-à-dire supprimer la domestication. Parce que quand on les monte, quand on leur met des fers aux pieds, quand on leur met un mors dans la bouche, quand on leur met une selle, quand on les travaille, on les stresse.

 

Alors ce sont des petits stress, mais avec le temps et surtout l’incompréhension de l’humain ça peut devenir des stress pathologiques.

 

Par exemple, un cheval est un rongeur. Si vous ne lui mettez rien à ronger dans son box, il va stresser.

 

Dans le travail également, si vous ne lui laissez pas le temps d’apprendre.

 

Il faut laisser au cheval le temps d’assimiler les choses.

 

Vous pouvez le sortir de sa zone de confort. Le stress est quelque chose de positif quand on sort très peu de notre zone de confort et quand ça ne dure pas trop longtemps. Vous pouvez avoir un gros stress mais sur une période courte.

 

Là où ça devient problématique, c’est quand le stress dure et qu’on n’arrive pas à en sortir que ça soit pour les humain, on appelle ça le burn-out, ou que ce soit pour les chevaux. Pour eux, on n’a pas de nom mais c’est la même chose.

 

Et là, le travail fractionné tombe à point parce qu’ en fractionnant le travail, on laisse le temps au cheval d’assimiler, et de sortir progressivement de sa zone de confort. Et au final, d élargir sa zone de confort et de grandir avec nous.

 

Puisque l’objectif quand on est avec un cheval, c’est de le faire grandir.

 

Pour ça, il faut lui laisser le temps de sortir de sa zone de confort petit à petit.

 

Quand vous voulez le monter dans le van par exemple, il ne faut pas le monter d’un coup, et faire cinq cents kilomètres. Ce n’est pas comme ça qu’on va le déstresser.

 

C’est pareil pour le sevrage ou le débourrage qui sont aussi très stressants.

 

Quand on voit des trois ans, chambrière au cul en train de sauter dans un manège, on se dit qu’ils ont peu de chance d’aller un jour aux Jeux Olympiques même s’ils sautent en haut des chandeliers. Ils seront beaucoup trop stressés.

 

Et puis il y a un dernier stress qu’il faut évoquer, c’est le stress des vaccins, des antibiotiques et des vermifuges. Ça aussi c’est un stress pour leur organisme.

 

Là je pense avoir fait le tour de tous les stress. On ne peut pas les supprimer tous, évidemment mais on peut en avoir conscience.

 

Parce qu’à partir du moment où on a déjà conscience des choses, on va pouvoir aller vers des solutions qui seront plus acceptables par nos chevaux.

 

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Je suis Laurent Fumet auteur du livre « 41 mensonges équestres qui vous empêchent de progresser« . J’accompagne les cavaliers à mieux comprendre et respecter leurs chevaux avec la méthode des 3P (Physique, Psychique, Pratique).

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