Comment fixer ses jambes à cheval ?
Aujourd’hui nous allons parler de la fixité de la jambe.
Beaucoup de personnes dans mes abonnés ou dans les membres de mes générateurs me posent la question suivante :
« Comment je fais pour avoir mes jambes fixes et ne pas avoir mes jambes qui bougent dans tous les sens ?«
Eh bien, la réponse est simple. Elle est contre intuitive en fait.
Au début, je ne voulais pas faire de vidéos pour ça puisque tous les centres équestres peuvent vous expliquer comment avoir une jambe fixe et puis je me suis souvenu que j’avais mis longtemps à apprendre un concept américain.
Donc, je vais vous en parler tout de suite parce que comme ça si vous lisez ces livres là, comme par exemple « équitation, style et CSO » de Georges Moris, vous ne serez pas étonnés et vous comprendrez ce qui est indiqué dedans. Ce que moi j’ai mis longtemps à comprendre.
Pour avoir la jambe fixe, il faut tout simplement avoir son poids dans les étriers.
Alors vous allez me dire, oui tu es bien gentil, mais pour mettre le poids dans les étriers on fait comment ?
Parce que justement si la jambe n’est pas fixe c’est qu’on a tendance à avoir le poids qui n’est pas en appui sur les étriers.
C’est la même chose qu’au ski ; si vous perdez le contact avec vos skis, vous tombez.
En équitation, vous ne tombez pas forcément parce que vous êtes assis et que vous avez le cheval sous vous. Donc vous n’avez pas de raison de tomber de cette façon-là, au moins tant que le cheval ne bouge pas trop.
Par contre, votre jambe n’est pas fixe parce que votre appui sur les étriers n’est pas correct.
Ce qui est contre intuitif, c’est que pour avoir les jambes fixes on a tendance a les serrer. Quand vous serrez les jambes vous pensez que vous allez les avoir fixes.
En réalité, sur le court terme c’est le cas, mais au bout d’un moment votre fixité va vous faire perdre le contact avec les étriers.
Or ce qu’on recherche justement pour avoir la fixité, c’est d’avoir son poids dans les étriers et à la verticale. C’est-à-dire que quand vous vous mettez debout, les étrivières sont verticales et le pied est en direction du sol.
Comment faire pour avoir toujours le contact avec les étriers ?
Eh bien, c’est assez simple : il suffit de ne pas serrer les jambes.
Puisque quand vous serrez les jambes, vous perdez le contact avec ces étriers.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas serrer les jambes quand vous êtes en difficulté. Bien sûr, les jambes peuvent aider à se tenir. Donc, quand vous êtes en difficulté serrez-les. Mais à ce moment là, vous risquez de perdre le contact avec vos étriers.
Alors il faut que vous ayez les jambes souples qui descendent naturellement, qui ne soient pas plaquées à tout prix.
A partir des mollets il faut éviter de plaquer les jambes parce que sinon votre cheval ne répondra pas aux jambes quand vous allez les mettre pour le faire avancer, ce qui vous obligera à mettre des éperons.
Alors que si vous avez les jambes légèrement écartées à partir du genou, votre cheval sera dans la légèreté.
C’est-à-dire que vous n’aurez pas besoin tout le temps de le pousser. Parce que quand vous mettrez les jambes, il sentira la différence.
Donc, vous voulez que votre poids soit dans les étriers.
Si vous avez une jambe qui ne colle pas à la selle, je n’ai pas dit qu’il fallait forcément l’écarter, mais qui reste souple, votre poids sera naturellement dans les étriers.
Et là où je veux en venir, c’est que les américains disent dans ce cas là :
quand vous êtes en suspension, deux points de contact. Quand vous êtes assis, ils disent trois points de contact.
J’ai cherché mais je n’ai pas compris ce que ça voulait dire. Il m’a fallu des dizaines d’années pour comprendre ce concept.
Puis un jour j’ai eu un déclic, je pense que j’ai trouvé.
Si il y a des gens qui pensent avoir une meilleure explication que ça, qu’ils me le disent en commentaire, mais voilà l’explication que j’ai trouvée :
Quand ils disent deux points de contact, c’est que vous êtes en suspension. Donc deux points de contact, ça veut dire que vous êtes en appui sur vos deux étriers.
Quand vous êtes assis, les trois points de contact, c’est le bassin et les deux étriers.
Le bassin est sur la selle et les deux pieds sont appuyés dans les étriers.
Donc ce qui vous permet de tenir, c’est vos deux étriers et éventuellement votre bassin si vous êtes assis. Vos deux étriers si vous êtes en suspension.
Et pas en serrant les jambes !
C’est pour ça que les américains disent deux points de contact et trois points de contact.
Ça, j’ai mis plus de dix ans à l’apprendre donc voilà je vous offre ça aujourd’hui. Vous mettrez dix ans de moins que moi pour comprendre ça.
Ce qui veut dire que sauf cas exceptionnel où on a besoin de serrer les jambes pour tenir sur le cheval, dans une attitude normale de travail vous ne devez pas serrer vos jambes.
Vous devez avoir les jambes qui tombent naturellement. Elles ne doivent pas non plus être écartées du cheval.
Elles doivent être naturelles. Parce que plus vous allez vous crisper en serrant vos jambes et en vous disant : il ne faut pas que ma jambe bouge, et plus votre jambe va bouger.
Parce que ce qui l’empêche de bouger c’est la gravité, c’est-à-dire votre poids qui appuie dans les étriers.
C’est ça qui va faire que votre jambe ne va pas se balader comme ça.
Lorsque votre poids est bien dans les étriers, c’est la gravité qui va faire que vos étriers vont être à la verticale et que vous n’allez pas secouer les jambes dans tous les sens et non pas le fait de serrer les jambes qui vous ferait perdre le contact avec vos étriers. Et à ce moment là, vos étriers vont obligatoirement bouger.
Alors pas forcément sur le court terme parce que vous allez serrer, mais dès que vous allez un peu desserrer les jambes, vous allez avoir le pied qui va bouger.
Voilà le secret que je voulais vous partager dans cette vidéo, dites-moi si ça peut vous aider ou pas.
Moi, ça m’aide beaucoup. Ça me permet d’avoir une bonne position et le fait de penser que je suis comme un skieur m’aide à avoir mes pieds parallèles. Parce qu’en ski, si vous n’avez pas les pieds parallèles, vous avez vos skis qui se croisent et vous tombez.
En équitation on n’a pas ce malheur là on va dire, mais on a quand même la notion d’avoir les pieds parallèles entre eux de manière à pouvoir guider le cheval.
Puisque les pieds avec les pointes de pieds légèrement rentrées ça vous permet d’orienter votre cheval, de lui pousser les épaules à gauche et à droite, comme je vous expliquerai dans une autre vidéo.
Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui, donc n’hésitez pas à mettre des commentaires si vous êtes d’accord ou pas d’accord avec moi.
Article en lien avec celui-ci :
Je vais tenter dès demain.
J’ai toujours ce problème.
Bonjour,
Je vois que vos jambes sont presque droites sur la vidéo, il me serait impossible avec mes 1m56 de faire de même. Mes genoux forment un certain angle j’ai une position plus assise que la vôtre, mon centre de gravité et donc un peu plus en arrière.
Je vais essayer tout de même.
Merci
Je règle mes étriers le plus long possible sur le plat afin d’avoir la jambe la plus descendue possible. La limite étant que je puisse quand même faire du trot enlevé. Etant cavalier de saut d’obstacle, cela m’a pris beaucoup de temps pour arriver à la longueur actuelle. Je rallongeais d’un trou quasiment toutes les semaines pendant des mois. J’ai bien cru que ça ne finirait jamais mais aujourd’hui, je suis vraiment plus à l’aise et dans une position plus naturelle que je n’ai pas de mal à conserver.
Par contre, si je devais refaire du CSO, je raccourcirais de nouveau au maximum.
Merci Laurent pour vos vidéos toujours intéressantes et simples à comprendre. Comme vous, je monte très long… On a beaucoup plus d’assiette et de contact avec le cheval….Cette vidéo est un bon rappel. A la prochaine… vidéo…
Stéphane Bigo, auteur du livre « L’équitation de légèreté par l’éthologie » – super livre, d’ailleurs – donne l’astuce de concentrer tout le poids du corps sur les gros orteils dans les étriers, en ne mettant aucun contact au niveau des mollets, et en écartant légèrement les pointes de pieds vers l’extérieur. Cette astuce est très facile à mettre en place et change beaucoup de choses. Elle permet d’avoir une assiette indétrônable et un cheval réactif aux jambes.
Merci beaucoup pour ce précieux conseil. En tant que débutante, je suis preneuse de toute information à mettre en pratique! la personne qui m’enseigne la légèreté ajoute aussi qu’il est important de bien respirer, profondément en imaginant une petite cascade d eau qui coulerait du sommet du crâne à la pointe des pieds. Détente garantie pour la souplesse dont vous parlez.
Merci encore et à bientôt pour vos prochaines vidéos
Oui, la respiration notamment abdominale est une des choses les plus importantes en équitation comme dans la vie. Ma femme qui est praticienne shiatsu me dit qu’elle voit énormément de gens qui ne savent pas respirer avec le ventre. Je trouve ça à peine croyable.
Bonjour
Je viens de découvrir votre site.
Je fais 1.62m et 50kg je monte un frison de 1.75 et 800kg
mon gros problème c’est la fixité de mes jambes vu son gabarit. Je ne parviens pas à garder mes pieds poussés sur les étriers!!!! du coup il en profite pour se déporter et se coucher sur les épaules inverses et n’écoute pas ma jambe.
Que faire ???
Je ne comprends pas bien votre question. Que voulez vous dire par pieds poussés ? Comme je l’explique dans la vidéo, c’est votre poids du corps qui permet d’appuyer sur les étriers. Si vous n’y arrivez pas, essayez de travailler en suspension. Cela aide à avoir une bonne assiette comme le trot assis sans étriers également.
Bonjour,
Pour moi, 2 et 3 points de contact veut dire que quand on est en suspension, on peut avoir un contact avec les mains et les jambes alors que quand on n’est pas en suspension, on en a 3 ( le bassin, les jambes et les mains) pour moi quand on dit » 2 jambes » on ne compte qu’un seul point de contact.
Bonne journée à vous.
Merci. J’ai l’impression qu’autant de personnes, autant d’interprétations. Je trouve ça très étonnant.