Combien de temps travailler son cheval
Faut-il travailler longtemps son cheval pour réussir ? Voilà une question intéressante,
En fait, il y a deux approches dans l’équitation :
Soit vous avez une approche physique de votre cheval. C’est-à-dire par exemple lorsque votre cheval doit faire une course d’endurance. C’est purement physique. Vous ne lui demandez pas de réfléchir. Vous voulez qu’il tienne 80, 90 km, 100 km, peu importe et donc vous allez l’entraîner physiquement.
Vous devrez passer du temps parce que vous n’allez pas demander à un cheval de faire 100 km s’il ne l’a jamais fait. Il va falloir l’entraîner musculairement progressivement.
Alors déjà on se heurte à un petit problème ; c’est que normalement pour développer un muscle, il ne faut pas travailler plus de dix minutes d’affilé.
Là, je ne parle pas du tout du travail fractionné. Je parle d’études scientifiques sur comment développer les muscles en général.
On considère qu’il ne faut pas forcer plus de dix minutes pour qu’un muscle se développe correctement. Au-dessus, c’est l’effet inverse. On le dégrade.
Enfin peu importe. Les cavaliers d’endurance ont surement des techniques spécifiques que je ne connais pas.
Le problème, c’est que la plupart des cavaliers, même les cavaliers de CSO, travaillent sur cette technique d’endurance du cheval.
Or, il faut savoir que les muscles sont de deux types :
- vous avez les muscles explosifs, qui sont nécessaires pour sauter par exemple.
- et vous avez les muscles d’endurance.
Un cheval de concours complet, bien sûr, doit travailler les deux. Il doit être endurant et il doit être également explosif.
Mais l’un est l’inverse de l’autre. Si vous développez les muscles explosifs, vous dégradez les muscles d’endurance et inversement. Il faut donc faire un choix.
Vous devez choisir lesquels vous allez privilégier.
Si vous êtes un cavalier de CSO, il faut travailler plus les muscles explosifs que les muscles d’endurance même si vous pouvez quand même faire des trottings et des galops de temps en temps. Tout ça se gère.
Mais pourquoi je veux vous parler du temps de travail ?
En fait, parce que justement dans le travail fractionné, beaucoup de personnes me disent : « Ah oui, mais attends, dix minutes un quart d’heure, on n’a pas le temps de travailler les chevaux« .
Je viens de vous parler des études scientifiques donc je ne vais pas revenir dessus.
Mais ce qu’il faut également savoir, c’est que si vous avez un quart d’heure pour apprendre un exercice à un cheval, vous allez le lui apprendre beaucoup plus vite si vous faites une séance courte que si vous faites une séance longue.
Ça paraît contre-intuitif, mais c’est pourtant la réalité que toutes les personnes qui pratiquent mes techniques me remontent comme information.
C’est-à-dire que plus ça va, moins ils ont besoin de travailler leur cheval longtemps pour obtenir des résultats supérieurs à ce qu’ils avaient avant.
Plus la durée de travail est courte, plus le cheval va pouvoir rester concentré et motivé.
Ainsi, vous allez pouvoir réduire progressivement le temps de travail et même ne pas avoir besoin de monter votre cheval tous les jours.
Par exemple, si vous rentrez sur la carrière comme moi, après un échauffement en extérieur, votre cheval va savoir que quand vous allez sur la carrière, plus vite il va faire l’exercice correctement, et plus vite il va ressortir.
Vous voyez tout de suite l’aspect psychologique super important pour votre cheval. Les chevaux comprennent très vite ça.
Quand je vais rentrer dans la carrière, mes chevaux sont vraiment à l’affût de l’exercice que je vais leur demander. Ils vont tout de suite me le donner d’une façon brillante pour avoir la paix, pour être tranquilles et pour ressortir.
C’est un état d’esprit, une motivation, que l’on donne aux chevaux qui permet d’avoir un impact très important sur eux.
Et à partir du moment où vous faites des phases de dix minutes, vous pouvez en faire autant que vous voulez. Vous pouvez travailler des heures et des heures si vous le souhaitez. Si vous voulez travailler les muscles.
Mais pour l’apprentissage d’un exercice, c’est bien préférable de faire des temps très courts.
Même dans le cas où vous rencontrez un problème. Que votre cheval se braque et qu’il refuse d’apprendre. Que vous voyez que ça ne va pas.
Si vous descendez, vous prenez le temps de réfléchir.
Vous soufflez un grand coup. Votre cheval va réfléchir également et quand vous allez remonter quelques minutes plus tard, tout sera différent.
Et si ce n’est pas le cas, il y a certainement un problème physique sur votre cheval qui l’empêche de faire ce que vous lui demandez.
Pensez toujours à ça quand vous descendez en vous disant « pourquoi ça ne va pas ?« ,
Demandez-vous s’il ne peut pas y avoir une cause physique qui expliquerait le problème.
Je passe mon temps à répondre à des questions de personnes qui pensent que leur problème est technique, alors qu’en fait, c’est un problème du physique de leur cheval.
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